Page:Grégoire - De la littérature des nègres.djvu/254

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de têtes parmi les savans et les gens de lettres que dans les autres classes de la société, il faudroit en conclure qu’aucune n’est propre aux méditations profondes.

Au reste, Long se réfute lui-même, car, forcé de reconnoître dans Williams du talent pour les mathématiques, il auroit pu, avec autant de justesse, tirer une conclusion absolument contraire.

Il prétend que Williams dédaignoit ses parens, qu’il étoit dur, presque cruel envers ses enfans et ses esclaves. Il affectoit un costume particulier, et portoit une longue perruque, pour donner une haute idée de son savoir ; lui-même se définissoit un Blanc sous une peau noire, car il méprisoit les hommes de sa couleur. Il soutenoit d’ailleurs que le Nègre et le Blanc, chacun parfait dans son espèce, étoient supérieurs aux Mulâtres, formés d’un mélange hétérogène. Ce portrait peut être vrai, mais il faut se rappeler qu’il n’est pas tracé par une main amie.

Il paroît que Williams avoit fait beaucoup de pièces en vers latins ; il aimoit ce genre de composition, et il étoit dans l’ha-