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SUZANNE NORMIS.

— Pierre, allez acheter un petit catéchisme, tout de suite.

Pierre disparut effaré, mais il revint au bout d’un temps assez court, avec le livre demandé.

— Vois-tu, Suzanne, dis-je à ma fille, tu vas apprendre cela par demandes et réponses, le plus vite possible, et tu le répéteras à ta grand’mère.

— Par cœur ?

— Oui.

— Et si je ne comprends pas ?

— Ça ne fait rien, on te l’expliquera plus tard.

Suzanne obéit et se mit dans un coin avec son livre. De temps en temps, elle me regardait avec étonnement, mais elle apprit tout jusqu’au bout et le répéta sans broncher.

Huit jours après, nous avions la dispense.

Jusque-là tout avait marché à souhait, mais les difficultés de l’entreprise se présentèrent bientôt.

Le jeudi qui suivit l’admission de Suzanne parmi les néophytes, madame Gauthier arriva dès neuf heures du matin, avec un joli portefeuille en cuir de Russie, fleurant comme baume et tout neuf, copieusement garni de papier et de crayons.

— Quel bon vent vous amène, chère mère ?