Page:Graetz - Histoire des Juifs, A. Lévy, tome 2.djvu/114

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

qu’elle y recevait de fâcheuses nouvelles de ses frères molestés par les païens du voisinage. Comme autrefois vers Saül, les Israélites, dans leur détresse, se tournèrent vers Maccabée. Ceux qui habitaient le Galaad et le Basan l’informèrent, par une lettre, que leurs ennemis se massaient contre eux, avaient résolu d’en finir et avaient mis à leur tête Timothée. Ils lui parlaient aussi de leurs frères habitant la province de Tobiène, où l’ennemi avait tué mille Judéens, capturé femmes et enfants, pillé tous leurs biens. Au même instant survinrent des messagers, ayant leurs vêtements déchirés en signe de deuil et lui apportant des lettres de leurs frères de Galilée, menacés d’extermination par les habitants d’Acco (Ptolémaïs), de Tyr et de Sidon. Tous suppliaient Juda de voler à leur secours avant qu’il fût trop tard. Il n’avait pas besoin, lui, comme Saül, de dépêcher des courriers aux tribus, de faire entendre des paroles menaçantes, pour appeler tous les rangs de l’armée au secours de Jabès-Galaad : son armée, il l’avait là près de lui ; c’étaient tous les Israélites sachant se battre, et, ils le suivaient joyeux, obéissants, dévoués. Maccabée fractionna cette armée, remit une division au commandement de son frère Siméon, chargé de délivrer les Judéens de Galilée, et lui-même, à la tête d’une autre division, se disposa à marcher, avec son frère Jonathan, au secours des coreligionnaires opprimés sur l’autre rive du Jourdain, en Pérée. Pour le surplus de ses hommes, il l’envoya à la frontière occidentale, sous la conduite de deux chefs, pour parer aux attaques possibles du côté de la Philistée.

Siméon accomplit sa tâche bien et vite. Il marcha d’abord sur Acco, dont les habitants judaïtes avaient le plus souffert de la persécution des Grecs ou des Macédoniens. Là il eut affaire à des masses considérables d’ennemis, que sa troupe vaillante et déjà aguerrie mit en déroute et poursuivit jusque sous les murs de la ville maritime. Ce fait d’armes abrégea pour lui la lutte, car les Macédoniens des autres villes n’osèrent dès lors lui tenir tête. Siméon put donc s’avancer sans coup férir à travers toute la Galilée ; il réunit les Judéens de la contrée et les décida à quitter cette terre inclémente pour s’établir dans la Judée. De son côté, Juda Maccabée avait une lutte plus difficile à soutenir dans la région de la Pérée. Là s’élevaient, comme autrefois,