Page:Graetz - Histoire des Juifs, A. Lévy, tome 2.djvu/121

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

son oncle José, fils de Joézer. Cette atrocité doublée d’un parjure plongea le pays entier dans l’horreur et le deuil. De nouveau tous les yeux et tous les cœurs se tournèrent vers Maccabée ; beaucoup même de ceux qui avaient embrassé le parti d’Alcime lui tournèrent le dos et allèrent chercher, dans leur retraite de Modin, les frères hasmonéens.

Peu après, non loin de Jérusalem, un certain nombre d’hommes qui s’étaient séparés d’Alcime furent, sur l’ordre de Bacchidès, enveloppés, mis à mort et jetés dans une citerne ; ce fut le signal d’une nouvelle guerre civile (161). Tous ceux, hommes faits ou jeunes gens, qui avaient au cœur l’amour du pays et de la liberté, se groupèrent encore une fois autour des héros hasmonéens ; Alcime, au contraire, avait pour lui les ambitieux, les affamés de jouissances, les contempteurs de la Loi. Ainsi se dessinaient de nouveau deux partis opposés et hostiles. Le parti helléniste eut d’abord le dessus, fort de la protection des troupes étrangères avec lesquelles Bacchidès parcourait le pays pour contraindre les habitants à obéir à Démétrius et à le reconnaître lui-même. Mais Maccabée vit grossir peu à peu le nombre de ses amis, avec lesquels il put livrer maints combats aux Hellénistes, châtier les transfuges et répandre la terreur, à tel point que les partisans d’Alcime, n’osant plus se montrer dans la province, durent se confiner dans Jérusalem. A l’instar de ses prédécesseurs, Alcime prétendait fonder son autorité bien moins sur l’amour du peuple que sur la protection de la cour. Il courut à Antioche, y fit de nouveau retentir plaintes et accusations contre les Hasmonéens, et de nouveau se fit écouter. Mettre à la raison les Judéens rebelles parut chose facile à Démétrius. Il envoya en Judée un de ses guerriers, nommé Nicanor, qu’il chargea de procéder avec une implacable rigueur. Ce général jugea utile, lui aussi, d’affecter d’abord de la bienveillance. Il voulait, d’ailleurs, gagner du temps, n’ayant pas encore sous la main toutes les troupes mises à sa disposition. On racontait que le général syrien, apprenant sans cesse de nouveaux traits de la valeur et de l’héroïsme de Juda, était devenu son admirateur et avait voulu opérer un rapprochement entre lui et le roi ; qu’à cet effet il avait envoyé à Maccabée trois hommes de