Page:Graetz - Histoire des Juifs, A. Lévy, tome 2.djvu/134

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soutenir ce dernier, bien que l’Égypte et Rome l’eussent abandonné. Alexandre l’en récompensa en lui cédant la ville d’Accaron (Ekron) et ses dépendances, qui, depuis lors, restèrent partie intégrante de la Judée (147).

Les troubles qui suivirent dans le royaume de Syrie, où une partie du peuple et de l’armée tenait pour Démétrius II, tandis que l’autre restait fidèle à la maison d’Alexandre Balas, même après l’assassinat de ce dernier ; ces troubles, disons-nous, parurent à Jonathan une occasion favorable de se débarrasser des Hellénistes. Il les assiégea dans l’Acra, leur forteresse, où ils continuaient à manœuvrer sans relâche contre le parti national. Dans leur détresse, ils s’adressèrent au nouveau roi de Syrie et lui demandèrent assistance. Démétrius II (146-138) était d’abord disposé à les satisfaire ; déjà même il se mettait en campagne contre Jonathan et lui signifiait d’avoir à comparaître devant lui, à Ptolémaïs, pour se justifier. Mais, voyant Jonathan venir à lui les mains pleines de présents, et jugeant son aide utile contre les ennemis qui le menaçaient lui-même, il se radoucit subitement, et loin de blâmer son entreprise contre l’Acra, il le confirma dans sa dignité de grand prêtre. Jonathan sut mettre à profit la détresse financière que Démétrius avait héritée de ses prédécesseurs pour obtenir de lui, moyennant une somme de trois cents talents, que la Judée serait exempte d’impôts et augmentée de quelques cantons. Ces privilèges furent consacrés par une lettre royale, que l’on déposa dans les archives du temple.

Toutefois, en dépit de ces assurances solennelles, Démétrius regretta bientôt d’avoir ainsi renoncé à ses avantages. Les princes syriens, de père en fils, pratiquaient volontiers l’oubli des engagements et ne se faisaient pas scrupule de reprendre, à l’occasion, ce qu’ils avaient accordé dans un moment de gène. Bientôt, du reste, l’armée judaïque eut la joie inespérée de rendre à la capitale des Syriens les humiliations qu’à maintes reprises ils avaient infligées à Jérusalem. Les habitants d’Antioche, irrités contre Démétrius, l’assiégèrent dans son propre palais ; et comme ses soldats, qu’il ne payait pas, refusaient de le secourir, il se vit dans la désagréable nécessité de s’adresser à Jonathan pour qu’il envoyât à son aide des troupes judéennes. Les trois mille hommes