Page:Graetz - Histoire des Juifs, A. Lévy, tome 2.djvu/154

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conseiller de ses frères dans les luttes à soutenir contre les despotes syriens. Telle était la sève de cette race des Hasmonéens, qu’il n’y eut qu’un petit nombre de ses membres à qui l’on pût reprocher le manque de courage et d’ardeur. La plupart conservèrent jusqu’à leur dernier soupir la vigueur et la vaillante de la jeunesse. Autour de Siméon se rangeaient ses fils Jean, Juda, Mattathias et un quatrième dont le nom ne nous est pas parvenu, tous courageux guerriers formés dans les combats. Fidèle à la politique de son frère, Siméon chercha à profiter de la faiblesse de ses ennemis, à fortifier le pays, à en étendre les limites. Il réussit au delà de ses espérances ; car il sut procurer à la nation judaïque une indépendance complète vis-à-vis de la Syrie, et il fit de la Judée un État libre. C’est donc à juste titre que son règne est dépeint comme une ère bénie où les vieillards jouissaient tranquillement du reste de leurs jours, où les jeunes gens se réjouissaient de leur vigueur, où chacun était assis sous sa vigne et sous soit figuier, sans que personne l’inquiétait. — Le premier acte de Siméon fut un acte d’indépendance : en effet, il ne demanda pas à son suzerain, le roi de Syrie, de le confirmer dans la dignité de grand prêtre dont le peuple l’avait investi. En prévision de la lutte qu’il allait avoir à soutenir à ce sujet, il fit mettre en état de défense les places fortes de la Judée et y entassa des provisions de bouche.

De plus, il renoua les négociations avec le roi dépossédé Démétrius II (Nicator), bien que celui-ci eût payé de la plus noire ingratitude Jonathan, son sauveur. Il envoya vers lui une députation imposante, qui lui offrit une couronne d’or en signe de reconnaissance de ses droits à la royauté et qui lui promit assistance contre Tryphon. Démétrius répondit par une missive adressée au grand prêtre, à l’ami du roi, aux anciens et au peuple, contenant ces mots : Nous avons reçu la couronne que vous avez envoyée, et nous sommes prêt à conclure avec vous une paix durable et à écrire aux gouverneurs royaux que vos dettes vous sont remises. Les concessions que nous vous faisons sont irrévocables. Les villes fortes que vous avez construites vous appartiendront. Nous vous pardonnons toutes les infractions volontaires ou involontaires commises à notre égard jusqu’à ce jour. Remise vous est faite des impôts dus à la couronne. Les contributions imposées à Jérusalem