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pour s’emparer de la ville et du temple. Mais Ptolémée ne devait pas recueillir le fruit de ses forfaits. Johanan, averti à temps par un de ses amis qui avait pu, à la faveur du désordre, s’échapper de Dok et se rendre à Gazara, s’empara des meurtriers à leur arrivée et les fit mettre à mort. Johanan put arriver à Jérusalem avant Ptolémée et n’eut point de peine à rallier le peuple à sa cause. Antiochus, occupé ailleurs, ne put expédier du secours à temps. Il ne resta plus au fils de Haboub d’autre ressource que de se renfermer dans sa forteresse, où il retint sa belle-mère en otage, et de se fortifier contre les attaques de Johanan.

Telle fut la fin des derniers Maccabées. Pas un d’entre eux ne mourut d’une mort tranquille : tous sont tombés pour leur peuple et pour leur sanctuaire. Juda et Éléazar étaient morts sur le champ de bataille ; Johanan, Jonathan et Siméon, moins heureux que leurs frères, tombèrent victimes de la perfidie des ennemis de leur nation.


CHAPITRE IX


JEAN HYRCAN
(135-106)


Jean Hyrcan, qui avait si heureusement échappé aux embûches de son beau-frère, forme en quelque sorte le point culminant et la limite extrême de cette période. Il continua l’œuvre de son père et il eut la gloire de l’achever. Sous ses prédécesseurs, la Judée avait été resserrée dans des limites fort étroites et, même à l’intérieur de son territoire, elle comptait des enclaves occupées par une population étrangère. Hyrcan étendit les frontières au sud et au nord et délivra ainsi le pays des liens qui l’étreignaient. Ces heureux résultats, il les dut autant à des circonstances favorables qu’à ses talents militaires. Mais si le règne de Hyrcan rappelle la