Page:Graetz - Histoire des Juifs, A. Lévy, tome 2.djvu/215

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voyant disparaître de plus en plus l’influence politique du Sanhédrin, ils tournèrent leur activité vers les affaires intérieures. Ils groupèrent autour d’eux un cercle de disciples studieux auxquels ils enseignaient la Loi dans ses principes et dans ses applications. Dans la suite, grâce à leur étude assidue des traditions légales, ils acquirent une autorité telle que toute interprétation qui pouvait leur être attribuée passait par cela même pour certaine. Un de leurs disciples les plus éminents les appela dans sa reconnaissance : les deux grands hommes de l’époque. Avec Schemaïa et Abtalion commence la nouvelle tendance du pharisaïsme, qui dès lors se détourne entièrement des affaires de l’État pour s’absorber uniquement dans l’étude de la Loi. Aussi les Pharisiens seront-ils réputés désormais, non seulement comme des sages, mais comme de savants interprètes de la Loi (darschanim). Peut-être avaient-ils emprunté leur science d’interprétation à Alexandrie, où les connaissances grammaticales étaient plus répandues, pour l’implanter en Judée. Pendant longtemps, l’histoire extérieure de la Judée n’a à enregistrer que des soulèvements contre la tyrannie de Rome et ses suites funestes, les actes d’oppression, de pillage et de profanation du temple perpétrés par les gouverneurs et leurs complices. Aristobule avait réussi à s’enfuir de Rome avec son fils Antigone et à gagner la Judée. Telle était l’horreur du joug romain que la nation accueillit avec enthousiasme et salua comme un libérateur ce prince, qui auparavant n’était guère aimé. Chacun se mit à sa disposition, si bien qu’il n’y eut pas assez d’armes pour tous ceux qui se présentèrent. Un général judéen, qui jusque-là avait combattu Aristobule, vint mettre son épée à son service. Ce prince put, de la sorte, disposer d’une armée de 8.000 hommes. Il chercha avant tout à rétablir la forteresse d’Alexandrion, d’où il voulait harceler les Romains par une guerre de partisans. Mais la fougue de son tempérament l’entraîna à se mesurer avec eux dans une bataille rangée, où périt la majeure partie de son armée. Le reste de ses troupes se dispersa. Toujours intrépide, Aristobule, avec mille partisans qui lui restaient, se jeta dans la forteresse de Machérous, qu’il chercha à mettre en état de défense. Les Romains arrivèrent devant la citadelle avec leurs engins de siège,