Page:Graetz - Histoire des Juifs, A. Lévy, tome 2.djvu/399

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sortie de Jean, qui voulait mettre le feu à cet ouvrage, échoua, et bientôt, sous les coups répétés des béliers romains, les murs de la forteresse s’écroulèrent (1er tammouz, juin). Mais quelle fît la consternation des Romains lorsqu’ils virent, derrière elle, se dresser une nouvelle muraille ! Après en avoir inutilement tenté l’assaut, ils cherchèrent à surprendre la ville pendant la nui mais ils furent repoussés, après une lutte qui dura jusqu’a lendemain matin. Toutefois la forteresse Antonia resta en leur pouvoir, et Titus la fit raser. C’est à ce moment (17 tammouz) qu le sacrifice quotidien cessa, faute de victimes. — Titus invita de nouveau le peuple à lui ouvrir les portes de la ville, promettais solennellement d’épargner le temple ; mais le choix du parlementaire, qui n’était autre que l’exécré Josèphe, ne pouvait qu’ajouter l’irritation des assiégés. Jean répondit à cette proposition que la cité de Dieu ne pouvait périr et que l’avenir appartenait à Dieu.

Après la chute de l’Antonia, les assiégés se bornèrent à la défense du temple. Une troupe romaine, qui essaya de recommencer nuitamment la lutte, fut repoussée par ces braves entre les braves, Juda ben Merton, Siméon ben Josias, Jacob et Siméon ben Kathla, Jacob ben Sosa, Gyphtaï, Alexas et Siméon ben Jaïr. Alors les Romains dressèrent leurs machines contre le mur du temple et les Judéens furent forcés d’abattre les portiques qui reliaient auparavant le temple à la tour Antonia. Pour lasser les Romains, ils employèrent toutes les ruses imaginables : ainsi ils mirent le feu à quelques galeries du temple et firent mine de prendre la fuite. Les Romains escaladèrent alors les murs de l’Hiéron et il en périt un grand nombre, soit par le glaive, soit par le feu. Mais l’incendie envahit tout le côté ouest, et les belles colonnade devinrent la proie des flammes (21-28 tammouz).

Cependant la famine sévissait de plus en plus parmi la population de Jérusalem, épuisant toute force et toute sève, frappait indistinctement riches et pauvres et déchaînant les passions les plus vives. L’argent n’avait plus de valeur, car il était incapable de procurer un morceau de pain. On se battait pour la possession d’un peu de paille, d’un morceau de cuir, de choses plus sordide encore. On vit la riche Martha, femme du grand prêtre Josué ben Gamala, qui, dit-on, faisait étendre des tapis pour aller de sa