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habituelle : Moi et l’armée nous nous portons bien. Le Sénat ne lui accorda pas les honneurs du triomphe pour la guerre judaïque, parce qu’il s’était tenu éloigné du champ de bataille ; ces honneurs furent décernés à Jules Sévère. Adrien se borna à faire frapper une médaille commémorative, qui fut distribuée aux soldats comme témoignage de reconnaissance pour les services qu’ils avaient rendus pendant cette campagne. Cette médaille portait comme légende : Exercitus judaicus « Honneur aux vainqueurs des Judéens. »

Suivant une tradition, Betar tomba le 9 du mois d’ab (135) ; c’est également le 9 ab que le temple avait été dévoré deux fois par les flammes. On ne sait rien de la fin de Barcokeba, ce vaillant héros de l’insurrection judaïque. Un document, qui n’est pas entièrement digne de foi, raconte qu’un soldat rapporta la tête de Barcokeba au général romain et se vanta de l’avoir tué. Mais, plus tard, on retrouva son corps enveloppé dans les plis tortueux d’un énorme serpent, ce qui fit dire aux vainqueurs : « Un être divin a tué Barcokeba, les hommes n’auraient jamais rien pu contre lui. » Le dernier héros des Judéens a, du moins, échappé à la honte d’être enchaîné au char de triomphe du vainqueur et d’être exposé, comme ses prédécesseurs Jean de Giscala et Simon Bar-Giora, à la curiosité et aux railleries de la foule.



CHAPITRE IV


suites de la guerre de barcokeba
(135-170)


Au lendemain de la désastreuse guerre de Barcokeba, la Palestine offrait le plus douloureux spectacle. Un nombre immense de Judéens avaient péri, des milliers de prisonniers juifs étaient vendus à vil prix comme esclaves sur les marchés de Hébron et de Gaza, d’autres étaient envoyés en Égypte, où ils mouraient de faim et de misère. Les Judéens qui restaient encore dans leur