Page:Graetz - Histoire des Juifs, A. Lévy, tome 5.djvu/8

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plus populaire, accessible à tous les lecteurs. Nous n’avons eu que le mérite de publier cette édition en français, répondant ainsi au désir de l’auteur, qui attachait un grand prix à ce que les résultats de ses recherches fussent mis à la portée du public français. Ce fut une profonde satisfaction pour lui de voir son désir réalisé par les soins de quelques amis. S’il ne lui a pas été donné d’assister au couronnement de l’oeuvre entière, il vécut toutefois assez pour pouvoir se relire, en majeure partie, dans la langue qu’il affectionnait tout particulièrement et qu’il appelait avec raison le meilleur véhicule de la pensée humaine. Nous croyons bon d’ajouter que ceux des lecteurs qui auraient envie de connaître les preuves sur lesquelles s’appuient les conclusions de l’auteur et les sources où il a puisé, auraient la ressource de recourir à l’édition originale, enrichie de tant de notes et de dissertations érudites.

Le résumé, tel qu’il est, d’une lecture plus facile, dépourvu de tout apparat scientifique, suffit amplement pour donner une vue d’ensemble des destinées matérielles des Juifs et du développement de leur pensée. Ceux qui le liront avec un esprit non prévenu admireront la vitalité, la fécondité morale de cette race qui a accompli tant de grandes choses au cours de sa longue histoire et enfanté tant d’œuvres remarquables, en même temps qu’ils seront émus de pitié devant les souffrances aussi atroces qu’imméritées qu’elle eut à supporter. Lorsque Graëtz rédiga son mémorable travail, il put croire que la victoire des idées de justice, d’impartialité, de tolérance religieuse était définitivement acquise. S’il a raconté au long toutes les tristesses, toutes les épreuves d’un passé qui donne le frisson, les persécutions sans nombre qui firent des Juifs, en tous pays, de véritables martyrs, c’était pour faire œuvre d’historien qui se doit à lui-même d’être aussi complet que possible ; c’était aussi pour faire honneur au temps où il vivait de l’heu-