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AAGARD - AARBURG
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lettres, et actuellement le Danemark possède un peintre distingué de ce nom.

AAGESEN (Svend), premier historien danois, vivait à la fin du mie et au commencement du mie siècle. Son histoire des rois de Danemark (Compendiosa historia), de Skiold à Canut VI (300-1487), a été publiée par Stephanius : Suenonis Aggonis fulii, Christierni nepotis, primi Danice gentis historici, quie exstant opuscula ; Sera, 1642, in-8. On y trouve aussi, du même auteur, une traduction latine des lois militaires de Canut le Grand (Historia legum castrensium). Réimprimés avec un excellent commentaire, dans Langebek, Scriptores rerum danicdrum, t. I (1772) et t. III.

AAH. La lune est exprimée en égyptien par un substantif masculin, aah, qui est en même temps le nom du dieu Lunus. Ce dieu est représenté tantôt avec une tété d’épervier que surmontent le croissant et le disque, tantôt ’sous la forme d’un enfant également coiffé du disque et du croissant (c’est Khons-Lunus), ou bien avec une tête d’ibis ornée du croissant, du disque et parfois de la plume qui symbolise la vérité (c’est Thot Lunus). La lune, en raison de ses phases, est en perpétuelle relation dans les textes avec les idées de naissance et de renouvellement. C’est ainsi que Lucilie se confondait souvent avec Diane. Aah préside au renouvellement, au rajeunissement, à la renaissance. C’est sans doute à ce titre qu’il est représenté avec la figure de Khons enfant, coiffé de la tresse, Khons étant l’Horus de la triade Thébaine (V. Kaon et HORUS). Pour les représentations du dieu Lunus, voyez Paul Pierret, Panthéon égyptien ; Paris, 1881.

AAH-HOTEP, reine d’Egypte, était considérée comme la femme d’Aménophis— Ier, lorsque, il y a une vingtaine d’années, les fouilleurs de Mariette découvrirent à Drah-Abou’l-Negah, dans le quartier funéraire de Thèbes, un cercueil au nom de cette reine. Par malheur, Mariette étant absent au moment de la trouvaille, le cercueil fut ouvert, malgré les protestations du surveillant des fouilles, par le gouverneur de la province ; les bandelettes furent dispersées et déchirées dans le harem de ce pacha, la monde fut brisée et jetée dehors, et il n’est pas impossible que quelques-uns des objets précieux qui l’accompagnaient aient été soustraits. Cela serait d’autant plus regrettable que cette boite de momie qui, par sa décoration et son style archaïque, pourrait être attribuée à la XIe dynastie, ne contenait précisément aucun objet au nom de la reine Aah-Hotep : tous les bijoux qu’on y a trouvés sont au nom d’un roi obscur de la XVIIe dynastie nommé Kamès, dont on suppose qu’elle était la veuve, ou au nom du roi Ahmès (Amosis) qui pourrait être son fils. Il eut suffi d’un bracelet ou d’une bague pour résoudre le problème. Il convient d’ajouter que le Musée du Louvre a acquis en 1884 une bague en or au nom d’Aah-Hotep, qui a peut-être fait partie des objets soustraits à la trouvaille de Drah-Abou’l-Negah. Les bijoux et objets d’art dits de la reine Aah-Hotep sont une des gloires du Musée de Boulaq, et ils ont fait sensation à l’Exposition universelle de 1867. Ils comprennent : une hache d’arme en or incrusté de pierres dures au nom du roi Amosis ; un poignard sans gaine dont le manche est en or massif etla lame en bronze ; un poignard muni d’une gaine d’or et dont le manche de bois sculpté est orné de quatre têtes humaines, recouvert de lames d’or et incrusté de pierres dures ; trois ou quatre petits poignards plus ou moins ornés ; un éventail de bois recouvert de lames d’or au nom du roi Kamès ; plusieurs chaînes d’or de différentes formes ; la plus grande, longue de près de deux mètres et fort pesante, porte sur ses fermoirs les nom et prénom du roi Amosis ; un scarabée d’or incrusté de lapis-lazuli. et admirablement travaillé est suspendu à cette chaîne ; plusieurs bracelets et périscélides en or ; trois bracelets composés de grains de pierres dures et d’or passés dans des fils d’or, en forme de mosaïque, avec les noms d’Amosis sur les fermoirs ; un bracelet d’or avec person-


nages ciselés et incrustations de lapis-lazuli, encore au nom d’Amosis ; un bracelet d’or incrusté de pierres dures ayant la forme d’un —épervier aux ailes déployées ; un autre bracelet d’or incrusté de pierres dures et formé d’une grosse torsade qui supporte le cartouche d’Amosis entre deux sphinx ; un pectoral d’or découpé à jour et incrusté de pierres dures taillées en très léger relief et représentant Amosis entre deux divinités ; cette dernière pièce est certainement le plus beau des bijoux antiques connus jusqu’à ce jour ; un miroir métallique avec un manche de bois orné d’or ; un petit modèle de barque avec ses rameurs ; un autre modèle de barque avec ses rameurs en argent et les chefs de l’équipage en or ; cet objet d’art porte le nom de Kames ; un modèle de char à quatre roues en bronze et bois destiné à supporter l’une des deux barques. Les plus remarquables de ces spécimens de l’orfèvrerie égyptienne, bien antérieurs à l’époque de Moise, ont été magnifiquement reproduits en couleur dans la Revue de l’architecture, année 1860.

Paul Pierret

AALBORG (Albioe). Ville de Danemark, à 222 kil. N.-0. de Copenhague, bâtie sur la rive droite du Lijmfjord, dans la partie septentrionale du Jutland. 14, 152 hab. Evéché. Ecole de navigation. Commerce important de grains, de draps et de coton. La pêche du hareng occupe chaque année plus de cent bâtiments. Le diocèse d’Aalborg compte environ 96, 000 hab.

AALCLIM (Bot.). Nom donné, dans l’Inde, à plusieurs Légumineuses-Caesalpiniées du genre Bauhinia Plum., et surtout au B. scandeus L., dont les feuilles sont employées dans le traitement des tumeurs et des maladies des yeux (V. BAUHINIA).

AALEN. Petite ville du Wurtemberg sur la Kocher. 6, 491 hab. Tanneries, fabriques de draps, fonderies. Cette ville est l’Aquileia des Romains qui se trouvait dans la province Germania transdanubiana. AALENIEN (Géol.) (d’Aalen, en Wurtemberg). Employé pour désigner un terme de passage du Lias au Bajocien.

AALST (Géog.) (V. ALOST).

AAM. Mesure de capacité pour les liquides en usage en Hollande et dans le nord de la Belgique ; sa contenance est pour les vins et eaux-de-vie de 155 litres 224 ; pour les huiles, elle est de 445 litres 5225.

AANS (Bot.) (V. BADAMIER).

AAR, AAROU, est le nom des Champs-Élysées des Égyptiens. Les mânes y consacraient à des travaux agricoles leurs loisirs éternels, ils y récoltaient un blé haut de sept coudées. Cette région des élus, à laquelle on accédait

{{Centré|

Travaux des mânes dans les Champs-Élysées égyptiens
d’après un tableau du Livre des morts.


par des chemins mystérieux, était entourée d’une muraille de fer, percée de nombreuses portes et traversée par un fleuve.

Bibl. : Le Livre des morts des anciens Égyptiens ou Rituel funéraire, traduit par Paul PIERRET ; Paris, 1882.

AARAU. Ville de Suisse, capitale du cant. d’Argovie, située sur la rive droite de l’Aare, à 67 kil. N.-E. de Berne, 37 kil. O. de Zurich, à 44 kil. N.-N-.O. de Lucerne. 5, 984 hab. Ville industrieuse et un des centres intellectuels de la Suisse (bibliothèque très importante). Filatures, coutelleries, fonderie de canons, fabrique d’armes. Patrie du romancier Zsehokke. — Paix (9-11 aotlt 1712), qui termina lauerre entre les cantons.

AARBURG. Petite ville de Suisse, cant. d’Argovie, sur la rive droite de l’Aare, à 45 kil. S.-O. d’Aarau. La