Page:Grande Encyclopédie I.djvu/37

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
ABABANGAY — ABACUS
— 11 —

ABABANGAY (Bot.) (V. CALOSANTHE).

ABABAS. Peuplade indigène du Brésil, dans la province de Matto Grosso. Elle habite les forêts situées entre les trois bras supérieurs du Cilrumbiara, qui se jette dans le Dio Guaporé, en face de la frontière bolivienne.

ABABAYE (Bot.) (V. PAPAYER).

ABABDEH ou ABADÈS. Peuplade du N.-E. de l’Afrique, qui habité une partie de la haute Égypte comprise entre le Nil et la mer Rouge. Elle semble tenir par les traits du visage des anciens Égyptiens plus que des Arabes, quoiqu’elle en parle la langue ; elle parlé aussi le bégaoui. Elle habite à demeure fixe des cabanes de jonc.

ABABOUY (Bot.) (V. XIMENIA).

ABACA (Bot.). Nom vernaculaire du Musa textilis Nees, bananier dont les feuilles servent à préparer le chanvre de Manille (V. BANANIER). Celui-ci est importé en Europe en filaments de 1 m. 50 à 1 m. 80 de longueur ; ces filaments sont de couleur blanche ou brun jaunâtre ; leur aspect est soyeux ; ils prennent aisément la teinture et sont plus légers que les filaments du chanvre d’Europe. On s’en sert pour confectionner des cordons de sonnettes, des tapis, des paillassons, et surtout des cables à la fois solides et légers pour les navires ; quand on veut en faire des tissus pour meubles, on emploie l’abaca mélangé de coton. On a tenté de faire entrer le chanvre de Manille dans la fabrication du papier ; des essais ont été faits, mais le prix de revient joint à celui du fret rend son usage plus ou moins problématique à ce point de vue. Cependant l’importation, en Angleterre et aux États-Unis, du chanvre de Manille, qui vient surtout de Luçon et de Mindanao, est allée sans cesse en augmentant jusqu’à ce jour.

ABACA-PIASSEBA (Bot.) (V. AGAVE).

ABACATE. Peuplade brésilienne qui habite les bassins de l’Amazone et du Paraguay. Elle est divisée en quatre groupes : Achabas, Melekas, Savatir et Foukeras.

ABACETE (Abacetus Dej.). Genre d’Insectes Coléoptères, du groupe des Carabiques, établi d’abord par Dejean (Faun. Col., III, 195), puis redécrit à tort par Rambur (Faun. Andal, 95) sous le nom d’Astigis. L’espèce type, A. Salzmanni Germ. (A. rubripes Dej.), est commune dans le midi de la France, en Espagne, en Sicile, sous les pierres, au bord des ruisseaux et des rivières. Elle est d’un bleu foncé métallique brillant, souvent un peu verdâtre, avec les antennes et les pattes roussâtres ; la tâte est lisse et pourvue de deux sillons frontaux très nets prolongés jusqu’entre les deux pores orbitaires.

ABACH. Bourg du cercle de la basse Bavière,’situé sur la rive droite du Danube, à 43 kil. de Kelheim. On y trouve des eaux minérales carbonatées calciques faibles. L’établissement est fréquenté par des malades atteints d’engorgements abdominaux, d’affections cutanées, goutteuses, rhumatismales et de la matrice.

ABACHIDZÉ. Famille princière d’Iméritie, joua aux XVIIe et XVIIIe siècles un rôle important dans l’histoire de cette contrée. Le prince Malachie Abachidzé fut roi d’Iméritie sous le nom de Georges, de 1701 à 1717 (V. IMÉRITIE).

ABACISTES. On donne ce nom aux mathématiciens de l’école indienne, qui, presque ignorants des admirables travaux des Grecs en géométrie, concentraient tous leurs efforts sur les recherches concernant les nombres et l’arithmétique en général qui au moyen âge portait le nom d’Abacas (V. ce mot).

ABACO (Arith.) (V. ABACUS).

ABACO (Paolo dall’) (surnom de DAGOMARI, Paul), mathématicien, né à Florence au commencement du XIVe siècle, mort en 1375. Est surtout célèbre par l’invention de la boussole en Europe, découverte qui favorisa les tentatives hardies des navigateurs des siècles


suivants. Paul doit être compté parmi les savants de cette époque dont les utiles travaux préparèrent les progrès qui ne tardèrent pas à s’opérer dans le vaste domaine des Connaissances mathématiques. Contemporain de Dante et de Pétrarque, quelques biographes, sans le placer au mime rang que cesrands poètes, vantent quelques-unes de ses productions littéraires qui, malgré leur incorrection. révèlent un talent remarquable. Mais Paul dut surtout sa renommée à ses connaissances, prodigieuses pour son temps, en arithmétique et en géométrie ; elles lui méritèrent le surnom d’Abaco ; car Paolo dall’Abaco signifie littéralement Paul de l’arithmétique. Les anciens biographes n’ont pas craint de le considérer comme un des premiers mathématiciens qui pratiquèrent l’algèbre. Ils retardent modestement de cinq siècles ; car on sait aujourd’hui que le premier traité d’algèbre a été écrit par Mouhammad ibn Mousa-al-Khârizmi, savant de la cour du khalife Al-Mamoen, fils et successeur d’Haroiln-ar-Raschtd. On doit aussi à Paul d’importantes observations astronomiques, qu’il fit à l’aide d’instruments de son invention.

A. Trasbot.

BIBL. G. P. MONTUCLA, Histoire des mathématiques ; Paris, 1798, in-4. — A.-S. Da MONTPERaIEa, Dictionnaire des sciences mathématiques pures et appliquées ; Paris, 1838, in-4. — G. Lisxt, Histoire des sciences mathématiques en Italie ; Paris, 1838, in-12.


ABACO, architecte italien du XVIe siècle (V. Labacco).

ABACOCRINUS. Genre d’Echinodermes fossiles créé par Angelin (1878) pour l’Actinocrinites tesseracontadactylus (Goldfuss), et voisin du genre Melocrinus (V. ce mot et ACTINOCRINUS).

ABACŒNUM. Ville de Sicile mentionnée par Diodore, Suidas, et Favorino ; Ptolémée, qui en parle, l’appelle Abaccena. Ses ruines couvrent les flancs du pizzo di Tripi, dans le territoire de la commune de Montalbano (province de Messine).

ABACOPTERIS (Bot.). Ce nom a été donné par le botaniste Fée à cinq ou six espèces de Fougères qui croissent dans les Indes orientales et la Polynésie. Les Abacopteris sont des Aspidium à pinnules étroites et complètement soudées par les bords. Leur nervation caractéristique est constituée par des nervilles qui forment des aréoles presque quadrilatères, à la manière des cases des damiers. Par leur port et par leur nervation, les Abacopteris sont aux Aspidiées ce que les Meniscium sont aux Polypodiées. Louis CRIÉ.

ABACOT. Double couronne que portaient autrefois les rois d’Angleterre. Cette couronne était fort simple et dénuée de tout ornement. Ce mot dérive d’abaque, qui, en terme d’architecture, désigne la partie supérieure du chapiteau d’une colonne.

AB ACTIS (V. ACTUAIRE).

ABACUC. prophète hébreu (V. HABACUC).

ABACUS. L’abacus ou abaque était un instrument en usage dans l’antiquité pour faciliter les calculs arithmétiques. Il paraît que c’était dans l’origine une petite table sur laquelle on traçait les figures et où l’on exécutait les opérations. Cet instrument semble aussi ancien que l’arithmétique, qui d’ailleurs s’appelait abacus au moven age ; on le trouve chez les Grecs, les Romains, les Chinois, les Allemands et les Français. Sa forme varia avec le temps ; il devint enfin un cadre long divisé par plusieurs cordes parallèles, dans chacune desquelles étaient enfilées dix petites boules. La première ligne à droite était celle des unités, la seconde celle des dizaines, la troisième celle des centaines, etc. Pour écrire un premier nombre sur l’abacus on commençait par relever toutes les boules à la partie supérieure de l’instrument, et ensuite on abaissait sur chaque ligne, à la partie inférieure, un nombre de boules égal aux unités de l’ordre de ces lignes. Ainsi par exemple, pour écrire le nombre 3, 564, on abaissait 4 boules à la partie inférieure de la première ligne, 6 à celle de la seconde, 5 à celle de la troisième et 3 à celle de la quatrième. Le nombre 3, 564 se trouvait ainsi représenté comme il l’est dans la figure 1. — Ce nombre étant