Page:Grande Encyclopédie XXIX.djvu/1180

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

SÈVRES

— 4126

Le fleuve de la Charente passe tout près des Deux-Sèvres à 1.200 m. seulement de distance au plus voisin ; il en reçoit la Péruse, l’Houme, la Boutonne, trois tributaires de dr., qui ont leur origine dans la contrée S.-E. du déparlement, dans la région oolithique du Poitou. La Péruse n’a pas plus de 3 kil. à partir de sa source, en circonscription niortaise : c’est dans la circonscription angoumoise qu’elle s’enfouit sous terre, puis reparait dans la ville de Ruffec, à de grandes sources, en riviérette de 500 lit. par seconde en temps propice. — L’Houme a sa première fontaine, qui est abondante, et 9 kil. (sur 34) dans les Deux-Sèvres, au S.-E. de Chef-Boutonne ; par elle-même et des tributaires, elle réclame dans le département 435 kil. q., sur 469.

La Boutonne empiète sur le département par 660 kil. q. sur 1.850 en tout, et elle y circule pendant 35 ou 36 kil. sur94. Au débouché de milliers d’hectares de vallées sèches elle naît, par 87 m. d’alt., dans la ville même de Chef-Boutonne, de sources considérables qui jadis jaillissaient librement, qui sont aujourd’hui captées dans un lavoir, un abreuvoir, et font aussitôt une riviérette lucide de 5 à 8 m . de largeur, dont le volume varie entre 250 et 500 lit. ; elle arrose une large vallée de prairies, boit le Dauphin, issu des sources de Sompt, coule devant le bourg cantonal de Brioux et prend l’habitude de se scinder en bras dans les prés ; elle absorbe la Béronne, qui est le ru de la ville de Melle et qui a voyagé pendant 30 kil., en un pays de 130 kil. q. ; puis la Belle, qui est le ru de Celles (20 kil., 8.4-79 hect.). Elle abandonne les Deux-Sèvres pour la Charente-Inférieure par 38 m. au-dessus des mers, comme rivière d’une largeur moyenne de 16 m., d’un volume ordinaire de 3 m. c, d’un étiage ordinaire de 4.000 lit., avec crues des plus modestes.

Les cours d’eau des Deux-Sèvres animent environ 750 usines dont plus de 650 moulins à farine : les deux rivières les plus travailleuses sont leThouet et la Sèvre Nantaise, qui animent chacune plus de cent engins : la Sèvre Niortaise en meut 75, l’Argenton plus de 50, la Boutonne une quarantaine, etc.

Faune et flore naturelles (V. France, § Flore ; France et Europe, $ Faune).

Histoire depuis 1789. — C’est en 4790 que ledép. des Deux-Sèvres naquit de l’ancien Poitou : pas entièrement, car si cette vieille province fournit environ les 9/40 du nouveau territoire, en trois petits pays, Niortais, Thouarsais, Gàtine, la Saintonge etl’Aunis, autre province, donnèrent le dernier dixième.

Comme histoire locale, on n’y peut signaler que sa par ticipation à la guerre de Vendée : tout d’abord le combat des Moulins à Cornets et les cinq cents paysans faits prisonniers à ce combat, fusillés jusqu’au dernier ; puis l’incendie de Bressuire (sauf l’église et une maison), par le général Grignon ; les sièges, prises, reprises de Parthenay, de Thouars, tantôt par les blancs, tantôt par les bleus ; la prise de Châtillon par Westermann (3 rail. 4793), et peu après, la déroute de ce général et sa fuite devant les Vendéens ; la pacification du pays en 4794 et 4793 ; enfin une tentative avortée de révolte en 1799. Parmi les hommes qui ont illustré plus ou moins les Deux-Sèvres depuis 4789, qu’ils y soient nés avant ou après la Révolution, on doit citer : De Liniers-Brémont (47601809), né à Niort. — Lescure (4766-93), général vendéen, né près de Bressuire. — De la Rochejacquelin (4772-94), autre fameux général vendéen, né à Saint-Aubin-de-Baubigné, près Châtillon. — Fontanes (4767- 1824), poète, grand maitre de l’Université sous Napoléon, né à Niort. — Le général Jean Chabot (47571837), né à Niort. — Amussat (4796-4858), chirurgien, né à Saint-Maixent. — René Caillé (1799-1838), explorateur, né à Mauzé-sur-Mignon. — Le colonel Denfeit-Rochereau (4823-78), né à Saint-Maixent. — Montaubry, compositeur de musique, né à Niort en 482’.. et son livre le chanteur, né aussi à Niort en 1826. — L’archéologue Léon Palustre (4838-1894), né près de Saint-Maixent. 0. Reclus.

Divisions administratives actuelles. — Arrondissements. — Le dép. des Deux-Sèvres comprend quatre arrondissements : Niort, Bressuire, Melle, Parthenay ; ils sont subdivisés en 34 cantons et 354 communes. On en trouvera plus loin le détail.

Justice, Police. — Le département ressortit à la cour d’appel de Poitiers. Niort est le siège des assises. Ilya 4 tribunaux de première instance (1 par chef-lieu d’arr.) ; 4 tribunal de commerce à Niort ; 4 justice de paix par canton. Le nombre d’agents chargés de constater les crimes et délits était, en 4894, de 244 gendarmes (42 brigades), 6 commissaires de police, 47 agents de police, 348 gardes champêtres, 732 gardes particuliers assermentés, 47 gardes forestiers. Ilyeut 2.010 plaintes, dénonciations et procès-verbaux.

Finances. — Le département possède 4 directeur et 4 inspecteur des contributions directes à Niort, 4 trésorierpayeur général à Niort, 3 receveurs particuliers à Bressuire, Melleet Parthenay, 4 percepteur à Niort ; 4 directeur, 4 inspecteur, 3 sous-inspecteurs de l’enregistrement ; 4 conservateurs des hypothèques (4 par arr.). Le recouvrement des contributions indirectes est assuré par 4 directeur et 4 inspecteur à Niort, 4 sous directeur à Bressuire, 2 receveurs principaux entreposeurs à Niort et à Bressuire, 2 receveurs entreposeurs à Melle et à Parthenay.

Instruction publique. — Le dép. des Deux-Sèvres relève de l’Académie de Poitiers. L’inspecteur d’Académie réside à Niort. Il y a 4 inspecteurs primaires. L’enseignement secondaire se donne aux garçons dans 1 lycée, â Niort (lycée Fontanes), et dans 3 collèges communaux à Melle, Saint-Maixent et Parthenay. Il y a un lycée de filles à Niort. Il existe une école primaire supérieure de garçons à Bressuire et des écoles primaires supérieures de filles à Argenton-Chàteau, Bressuire, Saint-Maixent et Secondigny. Il y a des écoles normales primaires d’instituteurs et d’institutrices à Parthenay et à Niort ; une chaire d’agriculture à Parthenay.

Cultes. — Le département forme pour le culte catholique, avec le dép. de la Vienne, le diocèse de Poitiers, suffragant de Bordeaux. Le département compte (au 1 er nov. 1894) : pas de vicaires généraux, pas de canonicats, 31 curés, 304 desservants, 53 vicaires. — Le culte réformé compte 36 pasteurs pour environ 38.000 fidèles. Le dép. des Deux-Sèvres est au -4 e rang des départements français pour le nombre total des protestants (après le Gard, l’Ardèche et la Drome). Ceux-ci dominent dans les cant. de Saint-Maixent, La Mothe-Saint-Héraye et Lezay. Armée. — Le dép. des Deux-Sèvres appartient à la 9 e région militaire (Tours). La 9 e brigade de cavalerie a son siège à Niort. Au point de vue du recrutement et de La mobilisation, le département forme la 3 e subdivision (Parthenay) du 9 e corps d’armée. Le dép. des Deux-Sèvres possède l’Ecole militaire d’infanterie de Saint-Maixent (V. Ecole, t. XV, pp. 419-421). Divers. — Le département ressortit à la 9 e légion de gendarmerie (Poitiers), à la division minéralogique du Centre (arr. de Nantes), à la 11 e inspection des ponts et chaussées, à la 7 e région agricole (0. central), à la 24 e conservation des forêts (Niort). Le département possède 1 chambre de commerce à Niort et 1 chambre consultative des arts et manufactures à Saint-Maixent Démographie. — Mouvement de la population. — Le recensement de 1896 a constaté, dans le dép. des Deux-Sèvres, une population totale de 346.691 hab. Voici, depuis le commencement du siècle, les chiffres donnés par les recensements précédents :

1801 241.916 | 1826 288.260

1806.

1821.

254.105

279.845

is :- ;i 294.880

[836 : ;ii4.105