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SEXTANT — SEXTUS

visuels allant Je l’œil de l’observateur à ces points, si l’on aperçoit dans une même direction l’un des points et l’image de l’autre après réflexions sur les deux miroirs, l’angle îles rayons visuels est le double de l’angle des deux miroirs. Le limbe du sextant est d’ailleurs divisé en demidegrés, marqués comme des degrés, en sorte qu’il suffit de lire la division correspondant à la ligne de foi de l’alidade pour avoir directement la mesure de l’angle. Les verres colorés servent à tempérer l’éclat du soleil quand cet astre est l’un des points observés.

Si c’est, non plus la distance angulaire de deux astres, mais la hauteur d’un astre (soleil, lune ou étoile) qu’on désire mesurer, on vise l’horizon par la partie transparente du petit miroir, la ligne de foi de l’alidade étant au zéro, et l’on achève l’opération, comme dans le cas précédent, en amenant l’image deux fois rélléchie de l’astre à venir se placer tangentiellement à l’horizon. On peut aussi viser d’abord l’astre, dont on voit en même temps l’image rélléchie sur les deux miroirs, ceux-ci, quand l’alidade est au zéro, se trouvant parallèles, et, sans perdre de vue l’image, faire mouvoir lentement l’alidade et l’instrument tout entier jusqu’à ce que l’horizon apparaisse derrière cette image.

Le sextant est un instrument particulièrement précieux pour les navigateurs parce que, d’une part, les mouvements du navire obligent à se servir d’un appareil qu’on puisse tenir en main et que, d’autre part, les déplacements en sens divers inévitablement imprimés par l’observateur à de semblables appareils n’altèrent en rien, avec celui-ci, l’exactitude du résultat, lequel ne dépend que d’une coïncidence, facilement obtenue avec un peu d’exercice. On fait des sextants de différentes grandeurs depuis ll cm ,5 de rayon jusqu’à 13 et 19 centrai. Ces derniers portent des divisions de 10 en 10 secondes. Toutefois, les erreurs de pointé ne permettent guère d’atteindre une approximation de plus d’une demi-minute à une minute. On sextant grand modèle bien conditionné, avec division sur argent, se vend, dans le commerce, de 150 à 250 fr. Le pied avec vis calantes et à trois mouvements peut valoir, en plus, une centaine de francs. L. S.

Bidl. : iTous les traités d’optiijue et d’astronomie nautique. — Eyler, Der Sextant ; Hambourg, 1881. SEXTANTIO. Ville romaine (V. Castei.naule-Lez). SEXTE (Dr. canon, et Liturg.) (V. Canon, Corpus jurus ganonjci et Heure, t. XX, p. 48).

SEXTIA (Gens). Famille romaine plébéienne ; on y distingue Lucius Sextius Sexlinus Lateranus lequel dirigea, avec C. Licinius Stollo. la lutte suprême des plébéiens pour arracher aux patriciens le partage du consulat et l’égalité politique ; dix ans de suite, Sextius et Licinius (370-367) furent réélus tribuns, et finalement ils imposèrent le vote des lois Liciniœ Sextiœ. consacrant la réforme ; Sextius, élu au consulat pour 366 av. J.-C, fut le premier plébéien porté à cette magistrature. — Caius-Sextius Calvinius, consul en 124 av. J.-C, guerroya en Gaule contre les Salluvii, les délit et fonda en 122 la colonie d’Aijua’ Sextiœ (Aix). Ce fut l’origine de la domination romaine en Gaule.

SEXTIEN. Nom donné par le géologue de Houville aux représentants lagunaires de l’éocène supérieur et de l’oligocène dans le Midi. C’est le groupe d’Aix de Fontannes. SEXTILE (Chron.) (V. Aspect, t. IV, p. 150). SEXTUOR (Mus.). Le sextuor est un morceau d’ensemble composé pour six instruments ou pour six voix, sans compter dans ce dernier cas l’accompagnement instrumental qui les soutient. Le sextuor instrumental fait partie de la musique de chambre et, pour tout ce qui a trait à la forme dans laquelle s’écrivent ces sortes de composition, il suffira au lecteur de se rapporter à ce qui a déjà été dit aux art. Quatuor e( Quintette. Les instruments employés peuvent être de diverses sortes, principalement à cordes, par exemple deux violons, deux altos, deux violoncelles, à moins que le piano ne remplace l’un d’eux. Il est plus raie que les instruments à vent viennent s’y mêler, et la raison en est que, si l’on enlève les quatre parties destinées à donner l’harmonie complète, il ne resterait que deux autres parties. Ce serait trop si celles-ci devaient se borner au rôle d’instrument récitant, comme le fait ordinairement la cinquième voix dans le quintette : ce ne serait pas assez, d’autre part, pour constituer un groupe homogène se devant opposer à celui des cordes. Au reste, le sextuor instrumental est une forme assez rarement traitée par les compositeurs. — Quant au sextuor vocal, son introduction en France est assez récente et date de la fin du xvm e siècle, où les morceaux d’ensemble d’opéra furent importés d’Italie où ils étaient assez usités dans Vopera-Ini /ja, lequel, ignorant les chœurs, les remplaçait par ces morceaux à plusieurs parties. Le sextuor vocal n’obéit à aucune règle spéciale : comme toute la musique théâtrale, il est généralement d’un développement médiocre, et son intérêt résulte souvent plus de l’action dramatique que de sa valeur musicale. H. Q.

SEXTUS de CmciiONÉE, philosophe stoïcien, neveu de Plutarque et maitre de Marc-Aurèle ; on lui attribue une Ethique et un traité en dix livres, intitulé ’Erew/.î-- :i/.â. SEXTUS Emi’Imiclis, médecin et célèbre philosophe grec qui vivait à Alexandrie et à Athènes et fut à la tète de l’école sceptique de 180 à 210 ap. J.-C. Son rôle et son œuvre ont été signalés à l’art. Scepticisme. Ses trois livres de lluppoiviai Y^oTj^ajset ;, et ses onze livres, IIpô ; toù ; u.a6rip.aT’.x.ô ; àvt’.pprjTiy.oi’, ont été édités à Paris, 1621, in-fol., par Fabricius (1718, in-fol.), et plus récemment par Bekker (Berlin, 1842), traduites en français (1725, in-12). Il enseigna la philosophie et la médecine, se rattacha à la secte des empiriques, mais en se rapprochant des méthodiques. Sextus est, avec Pyrrhon et Enésidème, le principal représentant du scepticisme, qu’il a organisé, qu’il a développé et auquel il a donné une forme à peu près définitive. Ce n’est pas seulement un philosophe, c’est un historien de la philosophie. Occupé avant tout de montrer l’égalité des raisons mises en avant par les métaphysiciens pour justifier leurs doctrines, il a tout intérêt à les présenter fidèlement et dans toute leur force. Sur les principaux philosophes grecs Sextus nous a transmis des renseignements que nous ne trouvons pas aillleurs ou que nous ne trouvons pas présentés avec une égale compétence et une égale impartialité. S’il traduit dans sa langue, comme Aristote et Cicéron, les théories antérieures, il les transforme bien moins et nous permet souvent d’en mieux dégager les traits essentiels. C’est un des sceptiques les plus marquants de tous les temps ; c’est un des historiens auxquels nous sommes les plus redevables pour la connaissance de la philosophie ancienne. lîuiL. : Brooiiard, (es Sceptiques grecs. — Pappeniieim, Lcbensverliœltnisse des Sextus Empiricus ; Berlin, 1875. — Cf. la Bibl. des art. Pyrrhon, Pyrrhonisme et Scepticisme.

SEXTUS Julios AFRicANiis, chroniqueur [byzantin, originaire d’Emmaùs en Palestine. Il vivait au commencement du iu e siècle et fut prêtre à Alexandrie. Il avait écrit, sous le titre de LTevia 6t6Xov fjso’ioo^v/.ô-), une chronique allant des origines du monde àl’année 221 ap. J.-C. : elle a été fort consultée par les historiens de l’Eglise. C’est une des sources principales d’Eusèbe, et, plus tard, de Jean d’Antioche, de Malabar, de la Chronique paschale, etc. Il nous en reste I’OXu[.i. ;nâoo’. avaypaipr) , et d’autres fragments. 11 avait aussi composé un recueil encyclopédique en vingt-quatre livres intitulé Rectoc : on en a conservé des extraits relatifs à la tactique et à l’agriculture. On a retrouvé récemment de lui deux lettres intéressantes. Ch. Dieiii..

Bibl. : II. Gelzer, S. Julius .Africaines and die byzantiniaohe Ch.ronogra.phie ; Leipzig, 1S85, 2 vol. SEXTUS Pompohius, jurisconsulte romain (V. Pomponius f Sextus 1 ).

SEXTUS Propertii s, poète latin (V. Properi e),