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SATOR — SATURNE

mosaïque du xi 1 ’ siècle dans l’église de Pieve-Terzagni, près de Vérone ; au xvm e siècle les Saxons jetaient encore dans les incendies des plats de bois sur lesquels était gravée la formule

Bibl. : Mém. de la Soc. il’Antlirop. de Berlin, 1881 et s ui v.

SATORALJA-UJHELY. Ville de Hongrie, ch.-l. du comitat Zemplén ; 13.017 hab. La ville s’étend sous les montagnes qui ont la forme de huttes (en hongrois sdlor, d’où le nom de la ville), au bord de la rivière Ronyva. Commerce et industrie florissants. J. K. SATORY. Hameau du dép. de Seine-et-Oise, com. de Versailles, à 3 kil. S.-O. de la ville ; 60 hab. Située sur un plateau entouré de bois, cette localité a une grande clairière ou sont établis un grand camp de manœuvres, une école de tir et un hippodrome, au S. des jardins du château de Versailles. — En sept. 1850, Louis Bonaparte, président de la République, passa l’armée en revue dans le camp de Satory, et fut accueilli par la cavalerie aux cris do «Vive l’empereur», tandis que l’infanterie restait muette sur l’ordre de son chef : les manifestations de Satory émurent vivement l’opinion publique. En 1871, après la Commune, on y détint les insurgés parisiens faits prisonniers, et plusieurs y furent fusillés.

SATPURÀ. Montagnes de VInde (V. ce mot, t. XX, p. 670).

SATRAPE (V. Perse).

SATRIANO (Prince de), général et ministre napolitain (V. Filangieri [Carlo]).

SATSIKA. Tribu (V. Pieds-Noiks).

SATSOUMA (Hist. japon.) (V. Satzouma).

SATURATION. I. Chimie. — Quand on ajoute à un acide une quantité équivalente de base pour le salifier, on dit en chimie qu’on a réalisé la saturation de l’acide par la base. La saturation ou neutralisation des acides par les bases se fait avec dégagement de chaleur, dégagement qui est variable avec la force des acides et des bases combinées. Si donc on sature tous les acides par une même hase, dans les mêmes conditions, les quantités de chaleurs dégagées pourront être regardées comme mesurant la force relative des acides, et en les classant par ordre de décroissance de ces quantités de chaleur, on obtiendra une série d’acides tels que chacun d’eux pourra être séparé de ses sels par ceux qui le précèdent. De même, la quantité de chaleurs dégagées dans la saturation de toutes les bases par un même acide classeront ces bases par ordre de force relative.

On reconnaît qu’un acide est saturé par une base, c.-à-d. exactement neutralisé par celle-ci, à l’aide des réactifs colorants. Par exemple, une molécule d’acide sulfurique colorée en rouge vineux par un peu de tournesol prend la coloration bleue quand on a versé exactement deux molécules de soude. Certains acides, tels que l’acide phosphorique, présentent des particularités intéressantes. Avec le tournesol, le virage du rouge au bleu par addition d’alcali se fait progressivement et n’est pas net comme dans les cas ordinaires. Mais si on ajoute de la soude en présence de l’hélianthine, le virage se produit après addition de la molécule de soude, avec la phtaléine du phénol, avec deux molécules de soude, avec le bleu C11B, avec trois molécules. A l’aide de ces différents colorants, on caractérise donc l’acide phosphorique soit comme monobasique, soit comme bibasique, soit comme tribasique. Cet acide possède en effet, comme l’a montré Berthelot, trois fonctions acides distinctes caractérisées par des chaleurs thermiques de neutralisations différentes. C. Matignon. IL Météorologie (V. Humidité).

SATURARGUES. Com. du dép. de l’Hérault, arr. de Montpellier, cant. de Lunel ; "200 hab.

SATUREIA (Bot.) (V. Sarriette).

SATURNALES (Antiq. rom.). Fêtes célébrées à Rome les 17, 18 et 19déc. en l’honneur de Saturne. Elles étaient parmi les plus anciennes de la cité, et l’on attribuait leur j origine, soit à Janus, qui, après la mort de son bienfaiteur, lui aurait dressé dans le forum un autel sur lequel il institua un sacrifice annuel, soit, suivant d’autres traditions, aux Pélasges, soit encore à Hercule ou à ses compagnons. Quoi qu’il en soit, les textes historiques font allusion aux saturnales dès les temps les plus reculés. C’était à la fois une fête des pères et des mères de famille et une fête des semailles. Les frères Arvales, voués au culte de la terre nourricière, comptaient leur année de charge d’une fête des semailles à l’autre : A Saturnalibus primis ad Saturnalia secundo. Indépendamment des cérémonies religieuses qui en étaient l’élément essentiel, les fêtes présentaient un caractère tout particulier de gaieté et de licence. En ces jours, les esclaves, coiffés du pileus, emblème de la liberté, étaient dispensés de leurs travaux ordinaires, ils étaient avec leurs maîtres sur le pied d’égalité, et même reux-ci les servaient de leurs propres mains dans un banquel. On s’envoyait des présents. On courait les rues avec des cris joyeux (Io Saturnalia). On échangeait de libres propos, et la fête se poursuivait pendant la nuit, à la lueur des tlambeaux. Tout le monde se coiffait du pileus. On se réunissait en de gais repas. Les écoles, les tribunaux étaient fermés. Il était sursis aux exécutions capitales, on ne pouvait sans sacrilège commencer une guerre. Une grande partie des amusements qui signalaient les saturnales se sont perpétués dans nos fêtes de carnaval. SATURNE. 1. Mythologie. — L’un des plus anciens dieux du Latium et de l’Italie centrale. Une tradition recueillie par Trogue-Pompèe et par Justin le représente comme un roi des Aborigènes, c.-à-d. des populations primitives. Déjà les anciens, Varron par exemple et saint Augustin après lui, avaient rattaché le mot Saturnus à la racine sat, contenue dans satum (du verbe sero, semer), sator. Les philologues modernes sont d’accord pour accepter cette étymologie. Saturne était donc, au moins primitivement, le dieu qui présidait à l’ensemencement, qui protégeait les semences confiées à la terre ; mais il ne resta pas confiné dans ces attributions spéciales. Autant que l’on peut en juger sous les additions d’origine grecque qui modifièrent plus tard la physionomie de ce dieu, Saturne, époux d’Ops, était pour les habitants du Latium la divinité agricole par excellence. Son principal attribut était une faucille, ou plutôt un couteau recourbé, qui lui servait à couper la moisson, à émonder les arbres, à tailler la vigne. Enfin, sous l’épithète de Stercutus ou Sterculius, il était le dieu des engrais qui augmentent la fertilité du sol. Son caractère était nettement chthonien ; en lui les anciens Latins adoraient les forces souterraines qui font germer les semences enfouies dans la terre ; il semble y avoir eu des relations étroites à Rome entre Saturne et Dispater. Maerobe rapporte que l’autel de Saturne était contigu à une chapelle de Dispater (Saturnales, I, 10, § 48). Le mois de décembre était consacré à Saturne, parce que les semailles étaient alors terminées, et parce que c’était l’époque de l’année où commençait, dans le sein de la terre, le travail de la germination, prélude lointain de la moisson future. Saturne fut très anciennement l’objet d’un culte sur l’emplacement de Rome même. Il y avait, à l’époque historique, sur la pente méridionale du Capitole, tout un quartier de la ville qui conservait le souvenir de ce culte : là se trouvait le temple de Saturne et d’Ops, où étaient déposés le Trésor public et les archives de l’Etat ; non loin s’ouvrait, dans l’enceinte dite de Servius Tullius, une porte de Saturne, Porta Saturnin ; Varron ajoute que le mont Capitolin s’appelait d’abord nions Saturnins, et qu’avant la fondation de Rome il y avait sur cette hauteur un bourg qui portait le nom de Saturnia. Telle nous parait être, dégagée de tout élément exotique, la physionomie originelle du Saturne latin. Mais bientôt Saturne, comme les autres divinités de l’Italie et du Latium, subit l’influence de la mythologie grecque. II fut assimilé à un dieu grec ; et, d’autre part, des légendes furent créées pour expliquer les anciennes