Page:Grande Encyclopédie XXIX.djvu/87

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

73 —

SAIGNEE — SAIGON

verture en retirant son instrument. Le sang évacué est recueilli dans un vase gradué ; son écoulement est accéléré à l’aide de contractions musculaires provoquées sur l’avant-bras. Dès que l’on a retiré une quantité de sang suffisante, on enlève la bande à ligature du bras, on rapproche les lèvres de la plaie, on applique un pansement, et l’hémorragie s’arrête spontanément. Pour de nouvelles saignées on incise au-dessous des cicatrices. La saignée est dite spoliative lorsqu’elle a pour but de diminuer la partie solide du sang ; déplétive, lorsqu’elle doit diminuer la quantité de sang qui surcharge le système circulatoire, en particulier chez les pléthoriques. Cette méthode antiphlogistique était extrêmement employée autrefois ; on en a même abusé, et sa valeur thérapeutique a été très discutée en ces dernières années. Elle diminue la tension vasculaire, abaisse momentanément la température. Le sérum sanguin se répare assez rapidement grâce à l’affluence des lymphatiques ; néanmoins, il existe pendant un certain temps de l’hydrémie et de l’oligoglobulie. Les indications de la saignée sont encore assez nombreuses, notamment dans les cas de pléthore sanguine avec ou sans anémie globulaire et accompagnée d’accidents congestifs, dans certaines phlegmasies viscérales, dans l’urémie et dans les cas d’hémorrhagie interne ou il s’agit de diminuer la congestion locale et de favoriser la coagulation du sang au niveau du vaisseau lésé. Mais les effets de cette opération sont momentanés, et l’on est parfois obligé de recourir à de trop fréquentes saignées à des intervalles trop rapprochés. D’autre part, elle est contreindiquée chez les individus anémiés ou débilités, chez les enfants et chez les vieillards. Entin, elle expose à certains accidents immédiats, tels que la lésion de l’artère huméraie ou du nerf musculo-cutané, la syncope qui détermine aussi l’arrêt du sang ; ou une saignée blanche, lorsque le sang ne jaillit pas de suite après la ponction, soit (jue la veine n’ait pas été ouverte, soit que la ligature trop serrée empêche le sang artériel de parvenir à l’avantbras ; ou à des accidents consécutifs, comme l’ecchymose, le thromhus, l’embolie, 1 erysipèle, l’inllammation de la plaie, ou même la phlébite parfois mortelle. Ces accidents pourront être évités grâce à des précautions spéciales. D r V. Lucien Hahn.

SAIGNEMENT de nez (Pathol.) (V. Epistaxis). SAIGNES. Ch.-l. de cant. du dép. du Cantal, arr. de Mauriac ; 615 hab. Stat. du chem. de fer d’Orléans. Eaux minérales chlorurées sodiques froides. Ruines d’un château fort.

SAIGNEVILLE. Com. du dép. de la Somme, arr. d’Abbeville, cant. de Saint-Valéry-sur-Somme ; 607 hab. SAIGNON. Com. du dép. de Vaucluse, arr. et cant. d’Apt ; 665 hab. Stat. du chem. de fer de Lyon. Gisements de soufre. Ancienne abbaye de Saint-Eusèbe, convertie en ferme.

SAIGO Kichinoswke Takamori, homme d’Etat japonais, né à Kagoshima en 4826, mort en sept. 1877. Fils d’un samuraï, il fut de bonne heure un partisan déterminé du mikado, à cause de sa haine contre le shogoun de Yédo et les étrangers. Shimadzu Sabura lui donna l’administration du district de Satsuma. Tl commandait les soldats de Satsuma à la bataille de Fushimi (28 janv. 1868) contre le shogoun. Il contribua à la prise de Yédo, mais ne partagea pas les principes de gouvernement du nouveau chef, bien qu’il fit partie du conseil d’Etat. Commandant en chef de l’armée, il mena avec énergie la guerre contre la Corée ; après l’échec de celle-ci en 1873, il résigna ses fonctions et se retire à Satsuma. Là il s’adonna avec une grande activité à l’instruction militaire des samurais pour les préparer au soulèvement contre les nouveautés et les réformes du gouvernement. Au début de 4877, l’insurrection éclata, etSaigo se mit à la tète du mouvement ; mais l’armée de l’empereur resta fidèle, et les samurais des autres contrées ne suivirent pas Saigo. Celui-ci, battu le 20 mars 1877, se retira à Kiou-siou, et, après l’anéantissement de ses dernières troupes, se fit trancher la tête par un de ses amis.

SAIGO Yorimichi (Comte, puis marquis), homme d’Etat et feld-maréchal japonais, né à Satsuma en 1843, frère puiné de Saigo Takamori. Il prit une part importante avec son frère au renversement du shôgounat (1868) et fut nommé après la guerre général et commandant de la garnison de Tokio. lui 1873, au moment où se posa la question de la guerre de Corée, les deux frères prirent une attitude différente ; tandis que Takamori quittait le gouvernement avec Sœjima, Goto, Itagaki et Etô, à cause de l’attitude des autres membres du cabinet qui se prononçaient contre la guerre, Yorimichi demeura en qualité de vice-ministre de la guerre. Il dirigea en 1874 l’expédition de Formose et fut nommé, après le succès de ses armes, lieutenant général. Pendant le soulèvement de Satsuma dirigé par son frère en 1877, Saigo Yorimichi remplaça Yamagata au ministère de la guerre, puis fut nommé ministre de l’instruction publique et un peu plus tard ministre de la guerre (187 !)). En 1880, il remit à Oyama le portefeuille de la guerre et succéda à Kuroda comme chef du ministère des colonies (Kaitakushi). En 1894, il fut nommé comte, et en 1885 devint ministre de la marine ; en 1890, il changea ce portefeuille contre celui de l’intérieur qu’il résigna en juin 1891 après l’attentat contre le prince héritier de Russie. Mais dès l’année suivante, il fit partie du ministère Ito avec le portefeuille de la marine (1892) qu’il conserva dix années, durant la période qui vit la puissante extension maritime du Japon. Il a été élevé au marquisat en août 1895. II a [iris le portefeuille de l’intérieur dans le ministère du comte Yamagata. SAIGON (Annamite Gia-Dînh-Thânh). Capitale delà Cochinchine et siège du gouvernement général de l’Indo-Chine française. Située entre 40° 47’ de lat. N. et 106° 42 de longit. E* sur la rive droite de la rivière de Saigon (affluent gauche du Donnai), située dans un carré formé par le fleuve, l’arroyo de l’Avalanche, l’arroyo Chinois et le canal de jonction entre ces deux arroyos, à 45 kil. à vol d’oiseau (55 kil. en comptant les détours du fleuve) de l’embouchure du fleuve qui forme le large estuaire de Soirap dans la mer de Chine. 80.000 hab. (en y comprenant les villages séparés de la ville même dont ils sont les faubourgs par les cours d’eau, ainsi que Cholon, autre gros faubourg de la ville, distant de 7 kil. au S.-O. et relié à Saigon par un tramway et des vapeurs). La ville a en outre 1 .200 hommes de garnison. Parmi les 1 .800 Européens, 1.750 sont Français ; il y a en outre un certain nombre d’Annamites, Chinois, Malais, Indiens, etc. La température moyenne de Saigon est de 26°, 5 ; pendant la saison chaude la moyenne atteint 29° et, pendant les mois froids, elle est de 25°. 11 tombe annuellement 1 "’,3d’eau ; ces différentes conditions rendent le climat difficile à supporter pour les Européens. La ville a des conduites d’eau de source et une canalisation qui ont amélioré les conditions sanitaires. La ville (405 hect.) est élégante ; les rues larges, rectilignes et propres, les maisons basses entourées de jardins. Les principaux édifices sont : le beau palais du gouverneur, avec un parc, les casernes, un palais de justice, deux hôpitaux, une cathédrale, deux mosquées, une pagode, un temple brahmanique, les bâtiments des missions, une loge maçonnique, un observatoire, un muséum zoologique avec jardin botanique, bibliothèque publique, théâtre, grand arsenal qui occupe plusieurs centaines de travailleurs annamites, des docks, une vaste citadelle construite en 1 799, par des officiers français pour le roi d’Annam, (iialong, et qui a été très agrandie, une prison centrale, une bouillerie d’opium, l’imprimerie gouvernementale, l’hôpital indigène de Choquan, un séminaire de prêtres, deux collèges, diverses écoles européennes et chinoises, un orphelinat, une société savante pour les études indo-chinoises, une société de courses, six journaux et revues ; chambre de commerce allemande. L’exportation consiste en riz pour les quatre cinquièmes : 41 millions de pikuls en 1893, puis en pois-