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SIGILLOGRAPHIE

Sceaux des cours et tribunaux. Chaque institution avait un sceau particulier pour sceller les actes administratifs "qu’elle promulguait. — Cours souveraines. Le Parlement de Paris avait, depuis le milieu du xiv e siècle, un écusson à trois fleurs de lis, surmonté de la couronne royale et supporté par deux anges. Les autres parlements eurent un sceau d’un type analogue. Le sceau spécial aux affaires des juifs remonte à la tin du xn e siècle : on possède ceux des juifs de Paris (1206) et de Pontoise (1204). Pour les grandes foires de Champagne, de Bretagne, du Lendit, etc., il y avait des juridictions et des sceaux spéciaux. Ceux des foires de Champagne sont particulièrement remarquables (1292, 1332, 1388). — Cours provinciales (gouvernance d’Artois, cours d’Arbois, de la Terre d’Auvergne, du duché de Bar, etc.). Elles ont des sceaux héraldiques, à armoiries locales. — Bailliages et sénéchaussées. Les sceaux de ces juridictions sont généralement du type armoriai et représentent les fleurs de lis de France, seules ou combinées avec les armoiries locales. — Prévôtés, Vicomtes et Vigueries. Elles ont également des sceaux fleurdelisés. On peut citer ceux de la prévôté de Paris ou « Châtelet » (1238), de Chaource (1315), de Janvi lie-en Beauce (xiv e siècle), parmi les plus remarquables et les mieux conservés. — Châtellenies et baronnies. Leurs sceaux appartiennent également au type héraldique, comme ceux des châtellenies de Chartres (1314), de Blois (1385), de Chateaudun (1397), etc. — Tabellionaijes. Les notaires et tabellions faisaient usage de sceaux surtout dans les régions de l’E. de la France : Pont-à-Mousson (xiv e siècle), Bambervillers (xv e siècle), Montbéliard, Belfort, Joinville (xvi e siècle), etc. Sceaux des offices. A côté des sceaux administratifs, qui font l’objet du § qui précède, il faut tenir compte des sceaux personnels aux titulaires des différents offices. Ils se reconnaissent surtout à leurs légendes (V. ci-après). Leur usage était principalement pour les affaires particulières de leurs possesseurs (V. le § Ancien droit). L’emploi des sceaux personnels se rencontre à tous les degrés de la hiérarchie de l’ancien régime : officiers royaux (baillis, sénéchaux, prévôts, etc.), officiersdejustice(juges, notaires, greffiers, sergents, etc. ) , officiers de guerre (gouverneurs, châtelains, hommes d’armes, etc.), officiers de finances (généraux des aides, trésoriers de France, commissaires, receveurs, etc.), etc. Parmi les plus curieux, on peut citer celui du châtelain de Lille (1207), celui des arbalétriers du roi (1227) et celui du bourreau Henri Chaillau (xiv e siècle).

Sceaux des métiers et professions. Chaque corporation avait, sur son sceau particulier, ses armoiries « par-Fig. 12. — Sceau de la ville de Cahors (1309). lantes » ou l’image de son patron : rasoirs (barbiers), pains (boulangers), haches (charpentiers), fers à cheval, (maréchaux ferrants), fourrures (pelletiers), etc. Le sceau Fig.13.— Sceau de la ville de Biarritz (1351). des orfèvres représentait saint Eloi, celui des ménétriers, saint Julien, etc. Les confréries et autres associations n’ayant pas de

caractère ad-

ministratif

avaient aussi

leurs sceaux ,

par exemple la

célèbre Baso-

che (V. la fig.

de cet art. ,

t. V, p. 608).

Sceaux des

villes. Le ty-

pe monumen-

tal, représen-

tant l’ensemble

de la ville ou

ses principaux

monuments,

est le plus fré-

quent (V. le

sceau de la ville d’Arles, à l’art. Bulle, t. VIII, p. 415). Le sceau de Cahors représente le célèbre pont de cette ville, avec un poisson entre chaque arche (fig. 12). Les sceaux de villes offrent quelquefois le type hagiographique et représentent les saints qui étaient leurs patrons ; saint Eloi, pour Dunkerque ; la Vierge et l’enfant Jésus, pour Strasbourg ; saint Antonin, pour Pamiers, etc. Le type naval se rencontre dans les sceaux de tous les grands ports de mer, et même sur celui de Paris. Le sceau de Biarritz représente la pèche à la baleine, alors pratiquée par les ports du golfe de Gascogne (fig. 13). Les fonctionnaires municipaux sont quelquefois représentés. Enfin. les petites localités représentaient souvent sur leurs sceaux le seigneur qui leur avait concédé leur charte communale (V. fig. de l’art. Bray-sur-Sosi.me, t. VII, p. 1037). Sceaux du clergé séculier. Les sceaux employés par les papes sont figurés aux art. Bille (t. VHI, pp. 412-414) et Anneau (t. III, p. 35). Les cardinaux ont fait usage de sceaux dans lesquels on déploya, au xiv e siècle, un grand luxe d’ornementation, et où l’emploi des dais et niches ogivales, pour y placer les personnages représentés, prit une grande extension. Le cardinal est généralement figuré dans la petite niche inférieure, et les trois ou quatre dais qui la surmontent sont occupés Fig. 14. — Sceau de l’Université de Paris (1292). par la Vierge, divers saints ou autres personnages. Ce mode de division du champ du sceau se retrouve dans les sceaux universitaires (fig. 14). — Les conciles avaient des sceaux spéciaux représentant les prélats en session, surmontés du Saint-Esprit. — Les archevêques et évêques