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SOMERSET — SOMMATION

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qui avaient trouvé le moyen de se marier en secret, furent violemment séparés. Seymour fut logé à la tour de Londres d’où il réussit à s’échapper sous un déguisement. Après avoir passé quelques années en Belgique et à Paris, il obtint son pardon et revint en Angleterre. Il fit même une belle carrière : devint lord lieutenant de Somerset, fut créé marquis, entra au conseil privé, fut nommé gouverneur du prince de Galles. Au début delà guerre civile, il prit le parti de la royauté, remporta quelques succès sur les parlementaires, battit notamment Waller à Bath et prit Bristol. Il fut ensuite un des négociateurs du traité d’Uxbridge (1645), et de celui de Newport (1648). Il n’eut pas le temps de jouir des privilèges que la Restauration lui rendit.

Charles, sixième duc, né le 12 août 1662, mortàPet- ■vorth (Susses) le 2 déc. 1748, fils du baron Seymour de Trowbridge. Son mariage avec la jeune et richissime héritière de Percy (1682) avait été précédé de toutes sortes d’incidents romanesques, qui lui valurent une célébrité précoce. Il était d’ailleurs fort joli garçon et on le choisissait toujours pour remplir à la cour les rôles d’apparat. Premier lord de la Chambre du roi en 1687, Somerset ne fit aucune difficulté pour reconnaître Guillaume d’Orange, et il se glissa fort avant dans les faveurs de la princesse Anne qui lui fit donner les plus hauts emplois. Il chercha à jouer un rôle politique, mais il finit par se rendre odieux à tout le monde par son arrogance et sa morgue aristocratiques. Quand il voyageait, il se faisait précéder de coureurs qui avaient pour mission d’écarter le vulgaire dont les regards ne devaient pas blesser sa seigneurie. On l’appelait communément « the proud duke ». Edward Àdolphus, douzième duc, né le 20 déc. 1801, mort le 28 nov. 1885, comme plusieurs membres de sa famille, attira tout d’abord l’attention par son mariage avec une des filles de Thomas Sheridan, dont la beauté était célèbre. Membre des Communes à partir de 1830, libéral décidé, il fut lord de la Trésorerie dans le cabinet Melbourne ( 1 835) , secrétaire du bureau du contrôle (1839), sous-secrétaire d’Etat à l’intérieur (1841), etc. Palmerston le choisit en 1859 pour premier lord de l’amirauté. Gladstone voulait le faire entrer dans son ministère (1868- 74), mais Somerset refusa, ce qui ne l’empêcha pas d’appuyer en toute occasion la politique de cet homme d’Etat, On a de lui : Christian Theology and modem scepticism (1872) ; Monarchyand Democracy (1880).

Le représentant actuel de la famille est le duc Algàrnon Saint-Maur, né le 22 juil. 1846, lieutenant-colonel en retraite. B. S.

Bibl. : Memoirs of Vie life, farnily and character of C. Seymour, duke of Somerset ; Londres, s. d., in-8. SOMERSET (John), homme politique anglais (V. Pakington).

SOMERVILLE (William), poète anglais, né à Colwich (comté de Staflord) le 2 sept. 1675, mort à Edstone le 17 juil. 1742. Petit gentilhomme de province, il consacra à la littérature tous les loisirs que lui laissaient sa vie retirée et sa modeste fortune. Il conquit quelque célébrité par son poème bucolique The Chase (Londres, 1735, in-4), dans lequel il mit une vraie passion de chasseur et sa connaissance approfondie de la vie animale. On peut encore citer de lui : The two springs (1725, in-fol.) ; Occasional poems (1727, in-8) ; Hobbinol or the rural Cames (1740, in-4) ; Field Sports (1742, in-fol.). R. S. S0 MER VILLE (Mary), publiciste anglaise, née en 1780, morte à Naples le 29 nov. 1872. Douée de très réelles qualités scientifiques, elle eut à Londres, à partir de 1816, un salon renommé où fréquentèrent les célébrités du temps : Brougham, Macaulay, Mackintosh, Moore, Melbourne, Herschel, G. Airy entre autres, et elle entretint une correspondance suivie avec : Candolle, Gay-Lussac, Laplace, Arago et Humboldt. Avec cela, elle était si charmante qu’on l’avait surnommée la « rose de Jedburgh », et sa beauté ne contribua pas peu à sa réputation, Elle a laissé des travaux scientifiques fort intéressants et fort estimés dans le monde savant. Nous citerons : The magnelic properties of the violet rays of the solar Spectrum (1826) ; une analyse de la Mécanique céleste de Laplace (1831) qui a beaucoup contribué à la vulgarisation de cette science ; The Connection of the Physical Sciences (1834), qui fournit à Adams les éléments de son calcul de l’orbite de Neptune ; Physical Geograpluj (1848) ; Molecukzr and microscopic science «,4869). B. S.

Bibl. : Martha Somerville, Personal recollections of Mary Somerville ; Londres, 1873.

SOMINO. Ville de Bussie, gouvernement de Novgorod, port fluvial sur la Somina qu’utilise le canal Tikhvin ; on y entrepose des céréales, des métaux, du verre ; le mouvement annuel est de 9.000 bateaux (entrées et sorties), et de 50 millions de fr.

S0MITE (Embryol.) (V. Embryologie, t. XV, p. 897). S0ML0IRE. Com. du dép. de Maine-et-Loire, arr. de Saumur, cant. de Vihiers ; 1.044hab.

SOMMA (V. Vésuve).

S0MMAIL (Monts du) (V. Hérault, t. XIX, p. 1138). SOMMAING. Com. du dép. du Nord, arr.de Cambrai, cant. deSolesmes ; 507 hab.

SOMMAIRE (Le). Buisseau du dép. de Y Eure (V. ce mot, t. XVI, p. 760).

SOM M AISNE. Com. du dép. de la Meuse, arr. de Barle-Duc, cant. de Vaubécourt ; 69 hab.

S0MMANC0URT. Com. du dép. de la Haute-Marne, arr. et cant. de Wassy ; 118 hab.

SOMMANT. Com. du dép. de Saône-et-Loire, arr. d’Autun, cant. de Lucenay-l’Evèque ; 733 hab. SOMMATION. I. Procédure civile. — On entend par sommation un acte par lequel on enjoint à une personne de faire quelque chose ou de s’en abstenir. Les sommations sont tantôt des actes extrajudiciaires, c.-à-d. des actes se concevant en dehors de toute instance, tantôt des actes de Palais ou actes d’avoué à avoué qui suppose, au contraire, l’existence d’un litige.

I. Sommation extrajudiciaire. — Elle est faite par huissier et doit réunir toutes les conditions requises pour la validité des exploits (V. Exploit). On peut la signifier sans avoir de titre exécutoire contre celui à qui elle s’adresse. Bien souvent, en effet, il n’existera, entre celui à la requête de qui la sommation sera faite et celui qui la recevra, aucun lien de droit. Il en sera ainsi, par exemple, quand un propriétaire fera sommation à son voisin d’avoir à faire cesser un état de chose qui lui est préjudiciable, ou bien quand un créancier hypothécaire s’adressera pour être payé au tiers détenteur de l’immeuble qui lui a été hypothéqué et qui a été revendu à celui-ci par le débiteur originaire. Bien souvent aussi, la convention en vertu de laquelle on fera sommation sera constatée par un acte sous seing prix é. Lorsque la sommation est faite en exécution d’une convention, elle a pour effet de mettre le débiteur en demeure (C. civ., art. 1139). Mais elle n’interrompt pas la prescription. L’art 2244 du C. civ. n’attribue cet effet qu’au commandement. Elle fait aussi courir les intérêts moratoires (C. civ.. art. 1557, modifié par la loi du 7 avril 1900).

IL Sommation par acte de Palais. — Ces sommations, comme tous les actes de Palais, sont l’œuvre de l’avoué, mais sont notifiées par l’huissier-audiencier. Elles ont pour effet, au cours d’une instance, de mettre, par l’organe de son avoué, l’une des parties en demeure, ou de se présenter à l’audience pour plaider l’affaire une fois qu’elle a reçu une fixation — ce sont des sommations d’audience — ou bien de communiquer des pièces, ou d’assister à une expertise, ou de se présenter devant le juge-commissaire dans les procédures de liquidation et partage, ou de prendre communication du cahier des charges dressé pour parvenir à une vente, ou de contredire au règlement provisoire établi