Page:Grande Encyclopédie XXX.djvu/386

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

SPATHAROCANDIDAT — SPÉCIFICATION — 368 —

didats étaient de’mème des gardes du corps. Puis, comme celui de spatharre, le mot devint aussi un titre de la hiérarchie administrative byzantine. Cli. Diehl. SPATH E (Bot.) (V. Inflorescence).

SPATHURE (Ornith.) (V. Oiseau-Mouche).

SPATULE. I. Technologie. — On désigne sous le nom de spatule un instrument en bois, en os, en métal, suivant l’usage auquel il est destiné présentant une extrémité arrondie, et l’autre, plate et de plus grande largeur, taillée suivant une direction droite ou oblique. On l’emploie dans les arts pour l’étendage, l’étalage, le brassage de certaines substances, pour les rebouchages de trous, les lissages de surfaces, etc. K. Laye.

II. Ornithologie. — Genre d’Kchassiers désigné par I.inné sous le nom latin de Platalea, et constituant une famille voisine des Cicognes, des Tantales et des Ibis (V. ces mots), caractérisée par un bec long, robuste, mais très aplati, dilaté et arrondi dans sa moitié terminale en forme de spatule, la mandibule supérieure cannelée et sillonnée, terminée par une pointe en crochet ; les ailes larges, moyennes, aiguës, la queue courte : les tarses longs, forts, aréoles ; le bas de la jambe nu ; les doigts antérieurs palmés jusqu’à la seconde articulation, le pouce portant à terre. Ce genre est cosmopolite, à l’exception de la Polynésie. On en connaît sept espèces. La Spatule blanche (Platalea leucorodia) est un Oiseau de 71 centim. de long, à plumage blanc avec un plastron jaune remontant vers le dos et une huppe assez touffue, blanche. Bec vu de profil et d’en haut.

Le bec et les pieds sont noirs et la gorge nue, d’un jaune rougeàtre. Mlle habite toute l’Europe, le N. de l’Afrique et l’Asie, remplacée au Japon et à Eormose par la PL major de Schlegel.qui en diffère peu. En France, la Spatule est de passage en mars-avril et à l’automne, allant nicher dans le Nord. Elle voyage par bandes de cinq à huit individus, rarement de cinquante, ou par couples. Très méfiante et sauvage, elle séjourne peu sur la rive des fleuves et des grands étangs où entrant à mi-jambe elle saisit avec son bec les mollusques, les grenouilles et les petits poissons qui forment sa nourriture. Son vol est élégant et facile. Elle niche en sociétés plus ou moins nombreuses à l’embouchure des fleuves ou près des lacs, sur les arbres, les buissons ou même à terre. Le nid solide, mais grossier, est formé de branches et garni de feuilles et d’herbes. Il n’y a d’ordinaire qu’une couvée chaque année de deux à quatre œufs, blancs marqués de quelques taches rougeatres peu visibles, et les petits sont longtemps nourris par les parents avant de quitter le nid. Une autre espèce, un peu plus petite, blanche avec le bec d’un jaune vert et les pieds rouges (Sp. tenuirostris), type du sousgenre Leucorodius, habite l’Afrique et Madagascar, remplacée aux Philippines par la Sp. luzoniensis, et en Australie par Sp. flavipes, type du sous-genre Platibis. Une seconde espèce australienne est la Sp. melanorhyncha, type du sous-genre Spatherodia. Enfin la Spatule kose (Sp. ajaja), seule espèce américaine (sous-genre Ajaja). habite le Mexique, la Nouvelle-Grenade, la Guyane et le Brésil. — On donne aussi quelquefois le nom de Spatule an Canard souche t dont le bec a la même forme (V. Souchet). E. Thouessart.

SPAVENTA (Bertrando), philosophe et patriote italien, né à Bomba (prov. de Chieti), dans les Abruzzes, en 1817, mort à Naples le 20 févr. 1883. Avec son frère Silvio (182 U 2-M3), homme politique et jurisconsulte de grande valeur, il prit dans sa jeunesse une grande part à toutes les conspirations et à to-Jtes les agitations par lesquelles les patriotes napolitains cherchaient à abattre les Bourbons. Comme tous les autres, après un moment de victoire, en 1848, il fut forcé à prendre le chemin de l’exil. Après la lormation du royaume d’Italie, il fut député pour quatre législatures, occupa de 1861 jusqu’à sa mort la chaire de philosophie théorique à l’Université de Naples. Il a publié La filosofia di liant e la sua relazione colla filosofia italiana (Turin, 1860), ou il tenta de concilier Kant et Hosmini ; La filosofia di Gioberti (Naples, 1863), son œuvre principale ; 1 rincipi di filosofia (Naples, 1867), où il développe ses propres idées, qui sont hégéliennes, etc. E. Cvsanova. Biisi.. : F. Fiorentino, Commemorazione di Bertrando Spaventa, dans ies actes de l’Accudemia délie scienze morali e politiche diNapoli, 1881. — Siciliani, Gli Hegeliani in Ita.Ua ; Bologne, 1868.

SPAY. Corn, du dép. de la Sarthe, arr. du Mans, cant. de La Suze-sur-Sarthe ; 750 hab.

SPÉCIFICATION. !. Droit romain. — On désigne ainsi l’action de transformer une chose appartenant à autrui en une chose nouvelle (nova species) par un travail accompli sur elle. Exemple, avec des raisins on a fait du vin, avec du métal brut un vase, etc. La question agitée entre les jurisconsultes à ce sujet est celle de savoir à qui appartient l’objet fabriqué. Elle avait donné lieu à un dissentiment entre les Proculiens et les Sabiniens. Ces derniers attribuaient la chose au propriétaire de la matière première. Ils n’admettaient pas qu’il put être dépouillé de la propriété de sa chose par le travail accompli sur elle. Les Proculiens considéraient que la main-d’œuvre avait fait de lachose un objet nouveau et en donnaient la propriété à l’ouvrier. Une opinion moyenne se fit jour à l’époque classique, acceptant la doctrine proculienne pour le cas seulement où la chose ne peut être rendue à son ancienne forme. C’est ce système intermédiaire qui a été adopté par la compilation justinienne. Mais l’équité exige que le règlement de cette situation ne puisse porter préjudice à personne. Les deux théories adverses n’avaient pas manqué d’y songer. Dans le système qui admet que la chose fabriquée devient propriété de l’ouvrier, le propriétaire de la matière première obtient indemnité par la condictio furtiva s’il y a vol, dans tout autre cas par une condictio sine causa dont l’existence n’est pas absolument certaine. Dans la doctrine opposée, le fabricant ne saurait sans injustice être dépouillé du prix de son travail. Le propriétaire qui intente contre lui la revendication sera repoussé par Yexceptio doli s’il refuse de lui rembourser la plus-value due à son travail, en tout cas le prix de la main-d’œuvre. G. M.

II. Droit civil. — La spécification est une sorte d’accession qui fait qu’une chose jointe à une autre s’y incorpore au profit du propriétaire de celle à laquelle elle a été unie. Les art. 554 et 555, 556 à 577 du C. civ. énumèrent à titre d’exemples les diverses circonstances dans lesquelles il y a spécification. Ils distinguent d’abord suivant qu’il s’agit d’immeubles ou de meubles, et, dans l’un et l’autre cas, posent comme règle générale que le maître de la chose qui forme la partie principale doit rester le propriétaire de l’objet créé, à la condition d’indemniser l’autre partie en lui payant la valeur de la chose incorporée à son bien ou en lui restituant une chose équivalente comme nature, qualité, quantité, poids ou mesure. Tel serait le cas où une construction serait élevée, soit par le propriétaire du sol avec des matériaux ne lui appartenant pas, soit par le propriétaire des matériaux sur un terrain ne lui appartenant pas. Le sol forme la partie principale. S’il s’agit de meubles, la partie principale sera celle à laquelle l’autre n’aura été unie que pour l’usage, l’ornement ou le complément de la première. Si l’une des deux choses