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SPONGIAIRES

rieure de L’animal. Les choanocytes se localisent exclusivement dans ces diverticules, où conduisent directement les pores inhalants ; la cavité centrale est revêtue de cellules plates analogues aux cellules exodermiques » (R. Perrier). Les sacs latéraux peuvent être indépendants (Sycetta prirnitiva Hœck.), mais en général ils sont tubulaires et soudés, laissant entre eux des canaux intermédiaires qui s’ouvrent au dehors par des orifices (orifices afférents) et communiquent avec les tubes latéraux par les pores inhalants ; l’eau traverse les tubes, arrive dans la cavité centrale et sort par l’oscule (Sycandra raphanus 0. Sm.). Dans les Leucon, la forme typique « est encore celle d’un sac, à oscule terminal, mais la paroi de ce sac est ici très épaissie.

Cette paroi est

creusée de pe-

tites cavités

sphériques, où

se localisent les

choanocytes et

qu’on appelle

des chambres

ou corbeilles

vibratiles. Des

canaux très fins

et ramifiés les

font communi-

quer avec l’ex-

térieur et ser-

vent à l’entrée

de l’eau, tandis

que d’autres ca-

naux, plus volu-

mineux, les met-

tent en relation

avec la grande

cavité centrale, et y conduisent l’eau qui s’échappe finalement au dehors par l’oscule terminal. La chambre centrale et tous les canaux afférents et efférents sont tapissés de cellules plates. On peut encore considérer les Leucon comme résultant du plissement irrégulier d’un Ascon pri-Schéma de’ Leucon : a. corbeilles vibratiles ; 6, pores afférents ; c, canaux afférents ; d, canaux efférents ; e, orifices de ces canaux dans la cavité

centrale ; f, cavité centrale ; g, oscule terminal.

Coupe schématique à travers une éponge, montrant le système des cavités aquiféres : a, orifices afférents de la surface extérieure ; 6, système des cavités sousdermiques ; b’, canaux afférents ; e, corbeilles vibratiles ; ff, canaux efférents ; g, système des cavités sous- gastriques ; h, cavité centrale ; ;’, écorce ; j, choanosome ; h, paroi interne.

mitif avec développement énorme du mésoderme. Par suite de ce dernier fait, les corbeilles vibratiles sont enfoncées profondément au-dessous de la surface extérieure et les pores inhalants sont forcément remplacés par des canaux inhalants. » (R. Perrier.)

■ II. Eponges cornéo-siliceuses. — Dans ce groupe, on peut retrouver quelques-uns des types décrits plus haut, sauf le type Ascon. Le type Leucon est réalisé d’emblée par la Spongille, Eponge d’eau douce ; chez d’autres, existe une forme larvaire, correspondant à un type Rhagon, qui rappelle le type Sycon, en différant seulement par la forme hémisphérique des chambres ciliées latérales qui s’ouvrent dans la cavité centrale par un large orifice. Plus tard, en s’accroissant, le Rhagon se plisse, d’où formation de cavités irrégulières en rapport les unes avec les autres, et il se forme de nouveaux oscules. Il fautremarquerqu’engénéralles corbeilles vibratiles ne communiquent pas directement avec l’extérieur, mais par l’intermédiaire de canaux afférents, et ceux-ci très souvent se dilatent eux-mêmes par places pour donner lieu à un système de cavités très complexe situé sous l’ectoderme (espaces subdermiques) ; les canaux efférents peuvent donner naissance à un système de cavités semblables, toujours anastomosées entre elles (espaces subgastriques) ; de sorte que la zone qui renferme les corbeilles vibratiles, encore appelée choanosome, est séparée par ces deux systèmes de canaux, d’une part, d’une écorce dépourvue de chambres ciliées, d’autre part, d’une zone centrale également privée de chambres vibratiles. Différenciation du mésoderme. Le mésoderme, très développé chez ces Eponges complexes, présente des différenciations cellulaires importantes : 1° Eléments conjonctifs, fusiformes, étoiles, anastomosés en réseau lâche, surtout accumulés autour des spicules, œufs, etc., et plongés dans une substance interstitielle (mésoglée) dont la consistance varie de celle de la gélatine à celle du cartilage. — 2° Cellules glandulaires, généralement perpendiculaires à l’ectoderme, reliées à l’extérieur par un petit canal et sécrétant un mucus qui s’épanche à la surface de l’ectoderme blessé. — 3° Scier oblastes, chargés de la production des spicules, soit calcaires, soit siliceux ; les spicules calcaires sont linéaires, pourvus de 3 rayons dans le même plan {Sycandra) ou de 4 rayons, dont l’un est perpendiculaire au plan des 3 autres ; les spicules siliceux ont des formes très diverses ; chez Euplectella aspergillum 0v., ils constituent un réseau régulier semblable à une fine dentelle. — 4° Fibres musculaires lisses, abondantes sous l’ectoderme et le long des canaux aquiféres, conformés en sphincters autour des orifices d’accès, constituant ailleurs des cordons ou des cloisons musculaires susceptibles de rétracter l’éponge et de régulariser le courant d’eau. — 5° Cellules neuro-épithéliales, sensitives périphériques, dont un prolongement pénètre dans une saillie du corps (palpocil, synocil). — 6° Cellules ganglionnaires, placées profondément en relation avec les précédentes d’une part, avec les éléments musculaires de l’autre. — 7° Eléments génitaux ou reproducteurs, constitués par des spermatozoïdes avec tête et queue et des « ovules, dérivés directement des cellules amiboïdes » (Aubert).

Nutrition. Des particules alimentaires amenées par l’eau au contact des cellules à collerettes (choanocytes) sont absorbées par elles. La respiration s’effectue par toutes les cellules baignées par l’eau. La plupart des Spongiaires vivent dans la mer, où ils sont fixés aux rochers à des profondeurs variables ; les Eponges calcaires préfèrent la zone littorale ; les Eponges siliceuses, les régions profondes ; un seul genre, les Spongilles, habite les eaux douces. Elles sont tantôt encroûtantes, formant des plaques sur les rochers, tantôt massives, régulières ou lobées. « Certaines espèces se présentent toujours sous une même forme déterminée (cornet, tube, coupe, nid d’oiseau) qui permet de les reconnaître à première vue. Mais le plus souvent la morphologie extérieure est sans importance : une même espèce peut renfermer des individus de forme et de couleur très différentes. » (R. Perrier). Reproduction. Il existe des Eponges hermaphrodites (Sycon, Sycandra, etc.) ; les autres sont ou paraissent unisexuées, peut-être parce que les deux sortes de produhVsexuels n’arrivent pas à maturité en même temps. La