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1821-40, 8 vol. in-8 ; il y en eut plusieurs traductions françaises, en 1815-20 et en 1825-32) ; Geschichte der Botanik (Leipzig, 1817-18, 2 vol. in-8 ; trad. fr., 1832, 2 vol. in-8) ; Geschichte der Chirurgie (Halle, 1815-19, 2 vol. in-8). D r L. Hn.

SPRENGER (Jacques), dominicain (xv c siècle). Il fonda à Cologne (1473) une confrérie du Rosaire. En 1484, une bulle d’Innocent VIII lui donna commission, ainsi qu’à Henri Kràmmer, de poursuivre ceux qui étaient suspects de sorcellerie. Comme ces inquisiteurs avaient rencontré de la résistance chez beaucoup de prêtres, le pape les autorisait à réclamer l’aide du bras séculier. Le 6 nov. 1487, le roi Maximilien leur assura cette assistance pour l’exécution de la bulle. Ils procédèrent avec zèle dans les diocèses de Mayence, Cologne, Trêves, Salzbourg et Brème.

— Quelques années après, ils publièrent un traité intitulé Maliens maleficarum, professant que la sorcellerie est la plus dangereuse des hérésies, un péché plus énorme que celui d’Adam et même que celui de Lucifer, et qui mérite les châtiments les plus sévères. Ce livre, divisé en trois parties, indique : les caractères de la sorcellerie (les femmes y sont plus disposées que les hommes) ; les moyens de se préserver des sorts (avant tout, l’intervention de l’Eglise) ; la procédure à suivre contre les accusés et les questions à leur adresser. Deux ou trois témoignages suffisent pour les condamner ; on peut même s’en passer. Le moyen le plus efficace pour obtenir des aveux, c’est la torture. Comme ce crime lèse l’Etat, en même temps que l’Eglise, les magistrats doivent le poursuivre sans attendre les avertissements de l’Eglise. Le Marteau des sorcières parut d’abord à Cologne (1489) avec approbation de la faculté de théologie. En tète étaient placés la bulle d’Innocent VIII et un extrait des lettres patentes de Maximilien. Il fut souvent réimprimé. On y ajouta successivement divers traités sur la démonologie, les sortilèges, les exorcismes, notamment le dialogue d’Ulric Molitor De lamiis et pythonicis mulieribus. L’édition la plus complète est celle de Lyon (1669, 4 vol. in-4). E.-H. Vollet. SPRENGER (Aloys), orientaliste allemand, né à Nassereit (Tirol) le 3 sept. 1813, mort à Bonn le 19 déc. 1893. 11 se rendit en 1832 à Vienne où il suivit à la fois les cours de médecine et ceux des langues orientales ; en 1836, il fut appelé à Londres par le comte de Munster qui le fit travailler à son Histoire des sciences militaires chez les mahométans ; quand ce travail fut terminé, de Munster recommanda son collaborateur à Lushington qui était alors président de la Compagnie des Indes orientales. Cette recommandation procura à Sprenger un emploi dans le service médical de la Compagnie qu’il ne tarda pas à abandonner pour être plus libre de se livrer à ses études. Il attaqua dans les journaux de la péninsule le système d’enseignement qui était alors en vigueur et proposa des réformes qui eurent la chance de plaire au gouverneur des provinces du Nord-Ouest, J. Thomason.Cefonctionnaire le nomma président de l’Université de Dehli, où Sprenger monta une imprimerie dans laquelle il fit imprimer une foules de traductions indoustanies de livres anglais ; en même temps il faisait en indoustani, dans cette ville, des cours de physique, de calcul intégral, de logique et même d’économie politique. Il publia, en outre, le célèbre recueil de poésies connu sous le nom de Hamasa, des extraits choisis d’auteurs arabes et l’Histoire du sultan Mahmoud le Ghaznévide, écrite par Abd el Djebbar Otbi (Dehli, 1847). Cette multiplicité d’occupations ne l’empêcha pas de fonder un journal hebdomadaire indoustani nommé Kirat el Saadeïn, sur le modèle du Penny Magazine. Le célèbre Elliott, qui était alors (1818) secrétaire d’Etat de l’intérieur, fit envoyer Sprenger avec le titre de résilient adjoint à Luknow pour dresser le catalogue de la splendide collection de manuscrits conservés à la Bibliothèque royale de cette ville. Le premier volume parut à Calcutta en 1854. Ce travail terminé, Sprenger se rendit dans le Tibet en traversant l’Himalaya et revint ensuite à GRANDE ENCYCLOPÉDIE. - XXX.

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Calcutta où il fut appelé aux fonctions d’examinateur au collège de Fort William, interprète du gouverneur et président des universités musulmanes de Calcutta et de Hougli. En 1854, il prit un congé qu’il passa en Syrie, et, se voyant disgracié, revint en Europe, professa à l’Université de Berne (1858), puis à celle de Heidelberg ; c’est alors qu’il céda à la Bibliothèque royale de Berlin une importante collection de manuscrits arabes, persans et indiens, dont le catalogue avait été publié en 1837 à Giessen. Parmi ses ouvrages, il convient de citer une édition du Gulistdn (Calcutta, 1831) ; .1 dictionnary of the technical ternis ttsed in the sciences ofthe Musulmans (Calcutta, 1862. 2 vol.) ; Dictionnaire biographique des yens qui connurent le prophète Mahomet, dar Ibn Hadjar el Askalani (ibid., 1856-93, 4 vol.) ; The life of Mohammed (Allahabad, 1831) ; Das Leben und die Lehre des Mohammed (Berlin, 1861-63, 3 vol.) ; Die aile Géographie Arabiens (Berne, 1875). E. Blochf.t. S P RI M NT. Localité de Belgique, prov. et arr. de Liège, à 18 kil. S.-S.-E. de cette ville, sur l’Amblève, affl. de l’Ourthe ; 4.000 hab. Tète de ligne duchem. de fer vers Poulseur. Exploitation de carrières de granit. On y voit les ruines de la forteresse d’Amblève où la légende fixe l’habitation des quatre tilsAymon.

SPRING Rice (Thomas, baron Monteagle von Brandon) (V. Monteagle).

SPRINGER (Cornelis), peintre hollandais, né à Amsterdam en 1817, mort en 1891. Elève de Gaspar Karsen, il fut un habile peintre d’architecture et de vues de villes. Œuvres à Amsterdam, Rotterdam, Bruxelles, Brunswick, Cologne, Liibeck.

SPRINGER (Anton-Heinrich), historien et critique d’art allemand, né à Prague le 13 juil. 1825. mort à Leipzig le 31 mai 1891. Il fit ses études à l’Université de sa ville natale et plus tard à Munich et a Berlin ; dès 1846, il fut chargé d’un cours d’histoire de l’art à l’Académie de Prague ; la même année, il entreprit un voyage en Italie, à la suite duquel il alla terminer ses études à Tubingue, où il soutint une thèse sur Hegel. Privat-dozent à Prague, il y fait sur l’ Histoire de "la Révolution un cours qui le rend célèbre à vingt-trois ans, mais dont la publication (1849) l’oblige à démissionner. Après un voyage dans les Pays-Bas, en France et en Angleterre, il revient dans sa ville natale et y dirige le journal l’Union où il défend le principe des nationalités et demande l’exclusion de l’Autriche de la Confédération germanique ; cette attitude lui suscite de nouveaux démêlés avec le pouvoir, et il quitte la Bohème (1850). A partir de 1852, il enseigne l’histoire de l’art à Bonn. Dénoncé au gouvernement prussien comme révolutionnaire, persécuté par le ministre, V. Raumer, qui lui refuse tout avancement, il trouve, dans l’amitié des plus éminents parmi ses collègues, de Dahlmann, dont il se fit plus tard l’historien, de RitschI et de Jahn, ainsi que dans ses succès de professeur, d’amples compensations aux tracasseries administratives. Les premières atteintes du mal, dont il devait longtemps souffrir dans la suite, l’obligèrent à séjourner quelque temps en Italie.

Les vingt dernières années de sa vie furent attristées par la maladie, qu’il supporta stoïquement, vivant dans la retraite et n’interrompant jamais son labeur infatigable. En 1872, il fut nommé prorecteur à l’Université de Strasbourg. En 1873, il fut appelé à l’Université de Leipzig, où il vécut jusqu’à sa mort. Esprit original, fougueux, d’une éloquence entraînante, Springer est l’un des plus grands noms du haut enseignement allemand. Sa Gesch. UEsterreichs seit dem Wiener Frieden (1863-64, 2 vol.) est une (euvre magistrale ; mais c’est surtout comme historien de l’art qu’il s’est fait une place considérable. Il a contribué puissamment à élever l’histoire de l’art au rang d’une science et à en faire une matière d’enseignement. Il lui a assigné son domaine propre, distinct de l’esthétique, à coté de l’histoire. Il a, de même, séparé