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STAËL — STAFFOBD — 432

Broglie et publiées sous letitredVJBucres diverses (Paris, 1829, 5 vol. in-8). Eug. Asse.

Bibl. : Duchesse de Brogliiî, Notice en tête des Œuvres diverses, 1829.— Monnard, Notice ; Lausanne, 1827, in-8. — Guizot. le Globe, t. VI, n° 2.

ST/EMPFLI (Jacques), homme d’Etat suisse, néà Schtipfen (Berne) en 18*20, mort à Berne le 15 mai 1879. A douze ans, étant petit clerc chez un notaire, il s’engagea en France comme domestique pour apprendre le français, amassa un petit pécule avec lequel il fit son droit. Dès 1843, il est avocat. Il se lance dans la politique radicale, devient en 1816 membre du gouvernement bernois, puis député à la Diète. En 1851, il entre au Conseil national qu’il préside en 1859 et enfin au gouvernement central en 1860. Il est président de la Confédération en 1861. En 1865, il se retire pour s’occuper de finances. En 1873, il siège comme juge au tribunal arbitral de l’Alabama. STAFF (Technol.) (V. Plâtre).

STAFFA. Ilot des cotes d’Ecosse, dans l’archipel des Hébrides intérieures, à l’O. de Mull ; 360 hect. Magnifiques colonnades basaltiques, en particulier dans la grotte marine, dite Grotte de Fingal.

STAFFARDE (Bataille de). Gagnée par Catinat sur le duc de Savoie, Victor-Amédée, le 18 août 1690. Le duc de Savoie, après avoir hésité à se joindre aux ennemis de Louis XIV, s’était enfin déclaré contre lui en faisant arrêter l’ambassadeur et tous les Français qui se trouvaient à Turin. Catinat reçut l’ordre de marcher sur Turin avec sa petite armée (12.000 h.) ; Victor-Amédée, qui avait des forces plus nombreuses, prit d’abord l’offensive et accepta la bataille près de l’abbaye de Staffarde : son armée fut écrasée, et ne put effectuer sa retraite que grâce au sang-froid du prince Eugène de Savoie ; les Français perdirent très peu de monde.

STAFFELDT (Adolf-Vilhelm Sciiack de), poète danois, né dans l’Ile deRugen le 28 mars 1769, mort le 26 déc. 1826. Elevé à l’Ecole des cadets de Copenhagne, il quitta, en 1791, la carrière militaire, fit son droit, voyagea pendant plusieurs années, revint en 1800 dans sa patrie et occupa successivement de modestes positions dans la magistrature danoise. Il publia un premier recueil de Poésies en 1803, suivi, en 1808, d’un autre recueil de Nouvelles poésies. Le succès fut médiocre. Ce n’est qu’après sa mort, en 1839, lorsque Liedenberg édita à nouveau ses œuvres qu’on rendit pleine justice à la valeur de son inspiration poétique, servie malheureusement par une langue chez lui souvent insuffisante. Ses Œuvres choisies ont paru en 1855.

STAFFORO.I.Vii.i.e.— Villed’Angleterre,ch.-l. du comté de ce nom, sur le Sow, près de son confluent avec le Trent ; 20.270 hab. en 1891. C’est une vieille ville avec deux anciennes églises, la salle publique du comté (Shire Hall), l’hotcl de ville, etc. L’industrie principale est la cordonnerie.

II. Comté. — Comté de l’Angleterre centrale ; 3.033 kil. q. ; 1.083.408 hab. en 1891. Compris entre les comtés de Derby à l’E., Chester au N., Warwick au S., il est formé au N. de chauves collines parsemées de marais, au S. et dans la vallée de Trent de terres très fertiles. C’est une région essentiellement industrielle, comprenant au S. une partie du district houilbr et métallurgique de Birmingham et au N.-O. le district des Poteries (V. Grande-Bretacne, t. XIX, p. 167). Les principales villes sont : d’une part, Wolverhampton , Willenhall, VYalsall, West-Bromwich, Wednesbury ; de l’autre, Stoke, Longton, Newcastlcunder-Lymc, etc. La production de la houille atteignait 13.230.000 tonnes en 1894 ; celle du minerai de fer, 817.000 t. ; celle de la fonte, 492.000 t. ; 45.000 ouvriers travaillaient le fer et l’acier ; 43.000, la céramique ; 13.000, le cuir et la cordonnerie. L’agriculture occupe 25 % du sol en champs, 57 °/„ en prairies, 5 % en bois et possède 150.000 bœufs, 250.000 moutons, 60.000 porcs.

STAFFORD. Grande famille anglaise dont les principaux membres sont : Ralph, premier comte de Stafford, né en 1299, mort en 1372. Très influent à la cour, il participe en 1332 à l’expédition d’Edward de Baliol en Ecosse, à celle du roi en Flandre (1338-40), est chargé d’ambassades auprès des comtes de Hainaultet de Gueldre ; combat en France en 1342, bat Charles de Blois à Morlaix, est fait prisonnier à Vannes, puis échangé contre Olivier de Clisson, est envoyé en ambassade à Clément VI. Nommé sénéchal d’Aquitaine en 1345. il fit les campagnes de Gascogne et soutint le mémorable siège d’Aiguillon (1346). Il figure ensuite à Crécy, puis au siège de Calais (1347), et participe aux négociations de la paix de Calais (13 sept. 1347). Créé comte le 5 mars 1351, il est renvoyé en Aquitaine en 1352, remporte une brillante victoire à Agen où il s’empare de Boucicaut. En 1356, il combat encore à Poitiers, en 1359 il remporte une victoire dans les environs de Reims, négocie le traité de Brétigny (11 mai 1360) et s’en va guerroyer en Irlande en 1361. Stafford, renommé pour sa vaillance, est souvent mentionné par Froissart.

Smi fils Hugli, né vers 1342, mort en 1386, grand favori de Bichard II, figura aussi dans toutes les batailles du temps et mourut à Rhodes en revenant d’un pèlerinage en terre sainte.

Humphrey, fils du cinquième comte, né en 1402, mort en 1460, guerroya en France et en Flandre et devint en 1444 duc de Buckingham. Il prit une part prépondérante aux négociations de paix avec la France (1445-46) et demeura longtemps gouverneur de Calais. Blessé à la bataille de Saint-Albans (1454), il se rallia à la maison d’York. Henri/, second duc de Buckingham, né vers 1454. mort en 1483, petit-fils du précédent, joua un rôle considérable après la mort d’Edouard IV. Allié aux Gloucester, il fit couronner Richard et se fit donner les plus hautes charges du royaume. Brusquement, il se révolta et conçut le plan d’une réconciliation des Deux-Roses par un mariage entre le comte de Richmond et Elisabeth d’York. Proclamé traître, il s’enfuit sous un déguisement, se cacha quelque temps dans une cabane, fut découvert et décapité sur la place du marché de Salisbury.

Edward, troisième duc deBuckingham,néen 1478, mort en 1521 , fils du précédent. Les biens de son père qui avaient été confisqués lui furent rendus en 1486. A l’avènement de Henri VIII, il commença à jouer un rôle important ; mais le roi se défiait de lui, car descendant d’Edouard III, il pouvait avoir des prétentions au trône. De plus, il eut l’imprudence de contrecarrer Wolsey qu’il ne pouvait souffrir. Trahi par un des gentilshommes de sa maison. Buckingham fut arrêté en 1521 et accusé de pratiques criminelles comme d’avoir « prêté l’oreille à des prophéties relatives à la mort du roi et à sa propre élévation au trône » et d’avoir exprimé « le désir de tuer Henri VIII ». Condamné à mort, il fut exécuté sur le Tower Hil le 17 mai 1521.

Son fils Henry, né en 1501, mort en 1563, ne fut plus que le baron Stafford. Lui aussi, à cause de ses préférences pour la Rose Rlancbe, fut persécuté par Wolsey. L’avènement d’Edouard VI lui rendit quelque importance, mais c’était un lettré qui se consolait dans l’étude de la perte des hautes dignités de sa famille. On lui doit The true différences betwéen the royal Power and Ihe errlexiaslical Power (1548, in-16), traduction de l’œuvre latine de Fox, des traductions d’Erasme, etc. Thomas, né vers 1531, mort en 1557, fils du preccdent, n’ayant pu réussir à se faire restituer le duché de Buckingham, malgré la pressante intervention en sa faveur du roi de Pologne, se jeta dans une opposition violente au gouvernement. Impliqué dans la rébellion de Suffolk, il fut emprisonné en 1554 et s’empressa de passer en France dès qu’il fut remis en liberté. Etant de sang royal, il se prétendit le plus proche héritier au trône après la reine Marie et, s’embarquant sur deux vaisseaux à Dieppe.