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SIMPLICIUS — SIMSON

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n’avons plus ; dos Commentaires sur les Catégories) les traités de l’Ame et du Ciel, la Physique d’Aristote, sur le Manuel d’Epictète, qui ont été conservés et plusieurs fois publiés. Il veut concilier Aristote et Platon et s’en réfère à Jarnblique. C’est un défenseur du néo-platonisme. Il unit les représentants de l’hellénisme et rattache à son école Aristote et même Epictète, un des stoïciens les plus religieux, pour combattre le christianisme, dont il réfute la thèse, admise par l’hilopon (V.ce nom), de la création du monde dans le temps. Mais par la théorie de la matière première, substratum de toutes les formes, joitite à celle des démons hyliques, des esprits de la nature et des génies des éléments, il a contribué, comme l’a montré Berthelot, à édifier l’alchimie du moyen âge, dont les conceptions dominent la chimie jusqu’à la fin du xvm e siècle. En outre, il a été souvent invoqué et suivi par saint Thomas et ses contemporains, qui trouvaient un interprète d’Aristote, non plus fidèle, mais moins dangereux qu’Averroès, dans cet ancien adversaire des chrétiens, avec lesquels il a d’ailleurs tant de points communs. François Picavet.

Bibl. : Comm. in Arisl. Catégories, Venise, 1499 ; tri rist. Physic., Venise, 1526 ; in Ai", de Cœlo (en trad. latine, Venise, 1526), Utrecht, 1865 (Karsten ; ; in Arist. de anima, Venise, 1527 ; in Epict. Enchiridion, Venise, 1528 Léipiig. 1800 ’Schweighâuser). Les Commentaires de Simpliei’us ont été réédités par Brandis (SCOJta !M ristot., Berlin, 1836), par Duebner (Pans, 1810), par Diels, Hayduck, etc. (Commentana in Arist. grœca fditn consitio et auctoritate Academiœ litterarum Hegim Borussia>; Berlin). — Cf. Bûhle, De S. vita, Ingntiip et meritis, VM. — Ed. Zeller, Die Philosophie der Griechen V, 763-70. — CiiAiGiyrr, Histoire de la psycholoqie’des Grecs, V, 357-75. — Zahlfleisch, Die Polemik des S. gegen Arist. Physik... ge.gen Alexander {dans Archiv. , f. d. derPh., t. X, fasc. 1, 2).

SIMPLON (Col du). Un des principaux passages des Alpes, du Valais en Lombardie, séparant les Alpes Pennines des Alpes Lépontiennes, entre le grand massif du Weissmies (4.031 m.) au S.-O., et celui moins important du Monte-Leone (3.561 m.) au N.-E. L’altitude du point de partage des eaux (Saltine-Rhône au N., Diveria-Tosca au S.) est de 2.009 m. La route du Simplon passe pour la plus ancienne des Alpes ; elle existait déjà, dit-on, sous Septime Sévère vers 106 ap. J.-C, avec des stations (tnûnsiohes) et des relais {rivutationes). De ItfOO’-â 1805* Napoléon I er y fit construire, moyennant 9.750.000 fr., la chaussée actuelle, large de 8 m., longue de 66 kil., avec des pentes qui ne dépassent jamais 3 1/2 % et d’admirables travaux d’art (10 galeries-tunnels, 22 grands et 590 petits ponts, 9 refuges). Sous le seuil même, un grand hospice de bernardins hébergeait gratis les voyageurs. La route commence à Brieg (Valais) par 684 m. d’alt. et finit à Domo d’Ossola (Italie) par 277. Sur le versant méridional et en aval du village de Simplon (1.47 ! I m.), se trouvent les grandioses gorges de Gondo, à l’extrémité desquelles passe la frontière qui laisse en Suisse le col lui-même et tout le haut delà vallée de la Diveria. Le tunnel du Simplon, qui sera en date le quatrième mais en longueur le premier des quatre grandes percées des Alpes (Mont-Cenis, Saint-Gothard, Arlberg). fut projeté des l’époque du percement du Mont-Cenis et décidé en fév. 1895 par une conférence tenue à Milan. Il aura 1 9.770 m. de long, partant de 685 m .83 d’alt. (coté Brieg), montant à 704 m .2 et aboutissant à Isella (Italie) par 633™, 6. On prévoit pour les travaux une température à l’intérieur de 42" C. et une dépense de 44 millions I /2 de IV. Les travaux, définitivement commencés en août 1898, occupent à la fois de 300 à 700 ouvriers. Le tunnel, creusé dans le gneiss et des schistes divers, sera double, composé de deux galeries parallèles distantes de 17 m., et réunies entre elles tous les 200 m., larges de 8 m. et hautes de 5 ; la seconde ne servira d’abord que de dégagement pour les eaux et les déblais ; plus tard on la transformera en une seconde voie, si le développement du trafic l’exige. L’achèvement est prévu pour le 13 mai 1904. L’avancement était de 5.088 m. à fin avril 1900. La distance de Calais à Plaisance sera alors de 1.206 kil. au lieu de 1.263 par le Mont-Cenis et 1.168 par le Gothard. Le tunnel du Simplon sera exécuté aux frais communs de la Suisse et de l’Italie.

SIMPSON (Thomas), mathématicien anglais, ne à Market-Bosworth (Leicestov) en 1710, mort à Markct-Bosworth en 1761. Fils d’un tisserand, il apprenait le métier de son père, lorsqu’un astrologue se mit à remployer comme calculateur. Son goût pour les mathématiques étant éveillé, il alla s’établir à Londres en 1732, et, tout en reprenant le métier de tisserand pour subvenir aux besoins de sa famille, travailla à un New trealise of [huions, qui parut en 1737, eut un grand succès et lui attira de nombreux élèves. En 1743, il fut nommé professeur à l’Ecole de Woolwïch, et, bientôt après, admis dans la Royal Society. Il publia successivement : The Nalure and laws of Chance (1740) ; The Doctrine ofannuities and reversions (1742) ; Maihemalical Dissertations (1743) ; Eléments of plane Geometry (1747). ouvrage destiné aux commençants, mais rompant avec la tradition euclidienne ; une Trigonometry plane and spherical (1748), remarquable par sa brièveté et le premier emploi systématique des angles auxiliaires pour les calculs ; Doctrine and applications of fluxions (2 vol., 1750), réédition très augmentée de son premier ouvrage ; Select exercises in Mathematik (1752). Esprit originaL auteur clair, quoique n’ayant guère entrepris que des ouvrages d’enseignement, Simpson a joué un rôle important, quoique secondaire. La règle connue sous son nom (V. ci-après) serait le moindre de ses travaux, si elle lui appartenait ; mais il déclare lui-même qu’elle a été trouvée par Newton et perfectionnée par Moivre et Stirling. P. Tannery.

Règle de Simpson. — Formule mathématique, exposée par Thomas Simpson, dans ses Mathemalical Dissertations de 1743, pour le calcul approximatif de l’aire comprise entre un arc de courbe, l’axe des abscisses et les ordonnées extrêmes y , y 2n . On suppose connues en outre 2« — I ordonnées intermédiaires équidistantes, et leur distance d. On calcule l’aire en ajoutant ensemble les ordonnées extrêmes, deux fois la somme des ordonnées intermédiaires de rang impair (.’/,... y .,„ _ i ), quatre fois la somme de celles de rang pair (//,... //,„ _ 2 ) et en multipliant le total par le tiers de la distance d. Cette approximation revient à remplacer les aresde courbe compris entre deux ordonnées de rang pair par un arc de parabole. La première idée en avait été publiée par Gregory dans ses Exércitaliolves gco>netric<e de 1668 (pour le calcul direct des logarithmes de sécantes et de tangentes). T. SIMPSON (Elizabeth), femme de lettres anglaise (V. IiNCHBALll).

SIMPULUM (Antiq. rom.). Cuiller dont on se servait lors des libations pour puiser dans le cratère et verser dans le vase libatoire (simpuvium) le vin destiné au dieu.

SIMR0CK (Earl-Josèpti), écrivain allemand, né à Bonn le 28 août 1802, mort le 18 juil. 1876. 11 s’est fait une spécialité de la traduction en langue moderne des épopées et des légendes des vieilles littératures germaniques. Il a publié notamment : les Nibelungen (1827) : VUelatid le forgeron (1835) ; Parcira ! eU’iturc !{lH’sl) ; la Gmdrini (4843) ; VAthelttngénlied (I8<3) ; les Edâàs (1831) ; Tristan (1855) ;’le Hcliand (1886), etc. 11 a écrit aussi des Poésies (1844 et 1863) et, en 1870, des Clianls de guerre d’un patriotisme farouche, où le germaniste s’est cru obligé, semble-t-il, par sa profession. Bien qu’il ait enseigné sur le tard la langue et la littérature allemandes à l’Université de Bonn, Simroek fut plutôt vulgarisateur que philologue, et ses traductions qui n’ont rien gardé du charme des œuvres originales n’ont qu’une médiocre valeur scientifique. 11. L.

Ilim.. : Mlg. dmtèche Diogr . WNIY. 382-885,