Page:Grave - La Grande Famille.djvu/330

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sa force sur l’ombre qui s’approchait. Bien dirigé le godillot donna du talon sur la tête du farceur qui se mit à gueuler comme un âne, en se sauvant, et criant à Balan d’allumer la chandelle.

Caragut reconnut la voix de Loiseau, et sautant à bas du lit, courut chercher son godillot qu’il retrouva sans peine et qu’il raccrocha au mur, se fourrant, jusqu’au menton, dans ses draps où il se mit à ronfler comme s’il n’eût fait que cela depuis qu’il était couché. Il ne craignait guère que Loiseau allât se plaindre, mais il préférait éviter toute explication.

Cette exécution eut pour effet de calmer momentanément les poivrots. La chandelle rallumée, ils bassinèrent la bosse de Loiseau, Bouzillon, ronflant sur une table, seuls Balan et Luguet, faisant du potin pour savoir qui avait lancé le godillot, mais Loiseau qui préférait ignorer, fit semblant de ne pas se rappeler au juste, signala comme endroit probable tout l’espace qui comprenait, outre les lits de Brossier, Caragut et Mahuret, celui du pauvre Yaumet.

Ce fut à ce dernier qu’ils résolurent de s’en prendre.

Ils se précipitèrent sur lui et commencèrent par lui ôter sa couverture.

— Bougre de cochon ! fit Loiseau, tu as voulu