Page:Grave - La Société future.djvu/264

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ter leurs groupements, et un plus grand nombre d’individus prendront part à la production de chaque spécialité. Voilà donc, déjà, un procédé de diffusion des objets qui se présente à nous tout naturellement.

D’autre part, ceux qui produiront un objet quelconque, ne se borneront pas à en fabriquer spécialement pour eux. On en fabriquera pour des amis auxquels on voudra faire plaisir, on en fabriquera pour les groupes ou individus avec lesquels on est en relation et dont on attend des services semblables.

Il en sera de même de ceux qui produiront la soie, le champagne, etc., en admettant que la possibilité de fabrication de ces produits ne puisse se faire sur une plus grande échelle qu’elle ne se fait actuellement. Ceux qui éprouveront, le plus vivement, le besoin de boire du champagne ou de s’habiller en soie, pourront essayer leurs facultés productives sur ces objets, mais comme l’homme ne vit pas que de champagne et de soie, ils seront bien forcés de nouer des relations avec d’autres groupements pour en tirer autre chose, et, par conséquent, de faire circuler leurs produits.

L’espoir d’obtenir, par échange, des objets « si prisés », poussera les individus à s’ingénier à créer des choses nouvelles, capables d’éveiller les désirs de chacun. Et voilà que nous trouvons, sans le chercher, encore un de ces stimulants de l’activité humaine, dont les partisans de l’autorité accusent la société anarchiste de manquer.

Puis, on se dégoûte vite des choses que l’on a à profusion. Les facultés d’absorption des individus ont des limites. Quand les premiers seront saturés