Page:Grave - La Société future.djvu/266

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

pour la marche et la défense du nouveau pouvoir. « Services publics » ! cela répond à tout, n’est-ce pas ? et les services utiles, serviraient ainsi de passeport au parasitisme des sangsues administratives.

Mais la ficelle est bien grosse. Elle ne peut tromper que des naïfs. Est-ce que tout ce qui a trait au bien-être ou à la marche de la société, n’est pas, par le fait de son utilité, service public ? Que l’on soit employé à produire du grain ou occupé à le transporter où le besoin se fait sentir ; que l’on fasse des souliers ou des chaudrons, ou bien que l’on transporte d’une localité à l’autre la marchandise fabriquée ou la matière nécessaire à la fabrication, n’est-ce pas rendre un service égal à la société ?

Où est la nécessité de créer des catégories, dont les unes auraient une étiquette qui semblerait les mettre au-dessus des autres et fourniraient ainsi les éléments d’une nouvelle hiérarchie, si ce n’est, pour couvrir de cette égide, toutes commissions, emplois, sinécures, que l’on veut créer, et qui pourraient bien, en effet, constituer un « service » dans la société, mais un de ces mauvais services, dont il serait urgent de se débarrasser sans tarder.


On a objecté encore que, pour les travaux d’utilité générale, pouvant embrasser une ou plusieurs régions, il faudrait bien nommer des délégués chargés de s’entendre sur les travaux à accomplir ; leurs fonctions ne fussent-elles que temporaires et limitées à la réalisation du projet en vue duquel ils auraient été choisis. C’est encore une erreur, les délégations sont inutiles quand on peut faire son travail soi-même.

Comme nous avons essayé de le démontrer dans