Page:Grave - La Société future.djvu/270

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rait se faire dans des conditions de solidité, de beauté, et d’économies d’efforts.

Lorsque le moment serait venu de passer à l’exécution, les adhérents auraient déjà discuté les projets qui se seraient fait jour ; pesé, examiné, sous toutes ses faces, chaque proposition qu’il aurait plu au premier venu d’émettre. Au sortir de ces discussions, il aurait pu se faire que ce ne fût aucun des plans primitifs qui ait été adopté, mais une synthèse de tous les plans présentés qui, en prenant à chacun ce qu’il aurait de meilleur, arriverait ainsi, sinon à une perfection idéale, tout au moins à un mieux relatif, représentant l’état des aspirations du moment.

S’il se trouvait des individus froissés de ne pouvoir faire prédominer leurs idées personnelles, ils pourraient se retirer de l’association et la priver de leur concours ; mais, outre que ces cas seraient fort peu probables, étant donné que la question d’intérêt personnel sera écartée, et que la vanité ira s’atténuant lorsque les individus seront plus instruits, dans ces conditions, s’effaceraient les considérations personnelles, dans les questions d’intérêt général, pèsent fort peu les froissements individuels et ces défections ne seraient pas de nature à entraver l’œuvre commune.

Mais, pour ne pas avoir l’air de chercher à éviter les difficultés, faisons mieux, admettons que les idées en présence puissent se partager en deux groupes égaux ; — s’ils se fractionnaient davantage, le travail serait rendu impossible, par conséquent, le travail de propagande serait à reprendre. Supposons ces deux groupes dissidents, ne voulant faire aucune concession et déterminés, l’un et l’autre, à mettre leur projet à exécution.