Page:Grave - La Société future.djvu/279

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ridicule, mais se croient tenus de faire légitimer leur union par un partisan de l’autorité, affirmant que cela est nécessaire dans la société actuelle.

Il existe, on le voit, assez de raisons suffisantes pour maintenir les individus dans les sentiers raboteux de la routine, sans avoir à en ajouter de plus, en mettant entre les mains de quelques-uns une force qui leur permettrait d’entraver ceux qui voudraient en sortir. Et aux partisans de l’autorité, nous sommes en droit de dire :

Ah, prenez garde ! lorsque vous venez nous parler de progrès, que nous ne nous apercevions que la seule manière dont vous envisagiez d’en suivre la marche, ce serait de lui entraver les jambes sous prétexte que vous n’êtes pas assez dégagés pour le suivre ; prenez garde de faire comprendre que la seule liberté que vous voulez conquérir, serait celle de vous débarrasser de ceux qui ne pensent pas comme vous, qui croient qu’il n’y a pas d’hommes supérieurs, résumant en eux les connaissances humaines, convaincus qu’ils sont, que ces connaissances, au contraire, se répartissent par toute l’humanité, sont disséminées chez chaque individu.

Ce que vous craignez ce ne sont pas les retours en arrière, c’est la peur de ne pouvoir faire prédominer vos vanités qui vous tient. C’est pourquoi vous êtes les adversaires de ceux qui croient que toutes les intelligences doivent être laissées libres de se rechercher et de se grouper à leur guise, que c’est de cette libre initiative que doit jaillir la lumière.

Ce n’est qu’en voyant à côté de lui un groupe mieux organisé, que le groupe mal organisé prendra idée de se transformer de lui-même, et tâchera de faire