Page:Grave - La Société future.djvu/337

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ses qualités propres. Outre que cette hypothèse est la moins admissible de toutes, que diront ceux qui se rattachent désespérément à la théorie absolue de la « lutte pour l’existence » et de la survivance des plus aptes ?

Ainsi, le simple raisonnement logique nous indique la solution : l’égalité des sexes avec des nuances, des propriétés diverses, mais qui sont des qualités afférentes à l’organisation physiologique à laquelle elles sont attachées et qui les rendent équivalents sinon égaux en aptitudes.


La femme de par sa faiblesse physique, a, dans les sociétés inférieures, toujours subi l’autorité du mâle, à divers degrés de violence ; ce dernier lui a toujours plus ou moins imposé son amour. Propriété de la tribu d’abord, du père ensuite, pour passer sous l’autorité du mari, elle changeait ainsi de maîtres sans qu’on daignât consulter ses préférences.

Objet de propriété, ses maîtres veillaient sur elle pour l’empêcher de prêter sans leur assentiment ce dont ils voulaient être les seuls à disposer, sauf dans les pays où une riche postérité étant un gage de richesse, le maître voulait bien fermer les yeux sur l’origine de biens dont il pouvait disposer. En tous autres cas, le maître pouvait parfois dans un accès de générosité, la prêter à un ami, un hôte ou un client, comme on prête une chaise, mais se croyant frustré si ceux-ci en avaient disposé à son insu, il en tirait une vengeance féroce sur la coupable.

Certes, cette dépendance, — si elle est toujours constatée par les lois, hautement prônée par certains, — soit par ruse, soit par le pouvoir que son sexe exerce