Page:Grave - La Société future.djvu/353

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de ceux qui l’ont précédé. Ses besoins doivent être consultés avant les préférences de ses éducateurs.

Force de l’avenir qui se développera alors que ses progéniteurs déclineront, ceux-ci ont intérêt à faciliter son développement, à mériter son affection, s’ils veulent, dans leur décrépitude, retrouver l’aide qu’ils lui auront prêtée comme on la leur a prêtée lorsqu’ils ont vu le jour. Alors ici nous commençons à entrevoir une réponse à notre question : « À ceux qui aimeront le plus l’enfant reviendra le soin de l’élever. »


La famille juridique étant abolie, les rapports de l’homme et de la femme n’étant plus entravés par des difficultés ou considérations économiques ou sociales, ces rapports s’établissant par la libre action des affinités, le caractère des individus se modifiera certainement, une plus grande sincérité régnera dans leurs relations, le rôle du père et de la mère se transformera par la façon nouvelle de l’envisager. On n’aura plus aucune raison de craindre un accroissement de famille.

L’être humain trouvant dans la société la possibilité de satisfaire à tous ses besoins, l’entretien et l’éducation des enfants ne seraient plus une charge pour eux. N’ayant plus de capital à débourser ni de privations à s’imposer pour élever leur progéniture, non seulement cela ne sera plus une charge pour eux, mais ils ne seront plus portés à ne voir dans leur descendance qu’un capital de réserve devant produire selon ce qu’il a coûté.

La loi, aujourd’hui, leur assure la propriété de l’enfant, dont ils ont droit d’user et d’abuser au mieux de leurs intérêts. La situation actuelle leur permet,