Page:Grave - La Société future.djvu/355

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quelconque, mais avec une indulgence des plus grandes, qui leur est inspirée, cela ne fait aucun doute, par l’esprit du code.

Mais, s’il y a des individus qui, de male rage, font payer à ces petites créatures, qui ne peuvent se défendre, les désagréments d’une mauvaise organisation sociale, il y en a d’autres, au contraire, pour qui c’est un bonheur d’avoir des bambins à choyer, à dorloter ; pour qui c’est une suprême jouissance de s’ébattre avec eux, vivre de leur vie, prendre part à leurs jeux, assister à l’éclosion de leur personnalité.

C’est avec une émotion ravie qu’ils les guident dans leurs premiers pas, leur font balbutier leurs premiers mots. Combien en voit-on qui se sont faits pédagogues, — principalement chez la femme, malgré tous les dégoûts que ce métier occasionne actuellement, portés qu’ils sont, en cela, par le seul amour de l’enfance.

Ce sont ceux-là qui savent comprendre l’enfant, et s’en faire écouter ; leur amour de l’enfant les fait les véritables instituteurs, tandis que ceux qui n’y ont vu qu’un métier, un moyen de s’élever, ce sont ceux-ci qui fournissent les gardes-chiourmes et tortionnaires qui mènent leur classe disciplinairement, font entrer, à coups de férule et de pensums, les rudiments de leur enseignement dans la tête des élèves, en même temps que la haine de l’étude. Il n’y a que ceux qui aiment l’enfant qui sachent l’instruire en l’amusant, et puissent l’amener à aimer l’étude.


Combien, par suite de difficultés économiques, qui ne peuvent, dans la société actuelle, donner cours à tous leurs penchants pour l’enfance. Mais dans la