Page:Grave - La Société future.djvu/386

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les jours d’abondance, ei dont pourtant ils devraient se montrer avares, car, souvent ils ont à endurer des disettes épouvantables.


« 19 juin…. M. Hehburn dit que des Indiens lui ont apporté de la viande à laquelle ils n’avaient pas touché, bien qu’ils n’eussent pas mangé depuis trois jours. Ils font des cachés où ils renferment leurs provisions, de façon que les loups ne les mangent pas. Si vous êtes pressés par le besoin, ils ne trouvent pas mauvais que vous preniez ce qu’il vous faut, mais sans choisir les morceaux ; car, disent-ils avec raison, l’homme qui a faim prend ce qu’il trouve sans choisir. Ne pas recouvrir le caché est également considéré comme une preuve de mauvais vouloir[1]. »


Voici un autre exemple cité par Vambéry, et, certes on ne nous accusera pas de prendre nos exemples parmi des populations idylliques, il s’agit de ces féroces Turcomans dont la seule occupation est le pillage :


« Les Turcomans, suivant mes renseignements assez peu semblables à ceux qu’a publiés Mouravieff, sont divisés en neuf peuples ou khalks qui se partagent en branches ou taifes, comme celles-ci le sont en rameaux ou tires.

La double adhérence, la solidarité qui unit les individus appartenant à chaque rameau, puis les rameaux dont est composée la branche, forment le lien principal qui maintient ensemble les éléments de cette société singulière. Il n’est pas un Turcoman qui ne

  1. J. R. BELLOT, Journal d’un Voyage aux mers polaires, p. 19.