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XXI

LA PREMIÈRE SCISSION


Arrivé en Angleterre, j’écrivis à nouveau à ceux auxquels j’avais déjà prêché l’union en vue de combattre l’impérialisme qui menaçait. Mais sans plus de succès.

En Angleterre s’était fondé un groupement de députés libéraux et socialistes qui se proposait :

1. — D’assurer un réel contrôle parlementaire sur la politique étrangère et d’empêcher qu’elle agisse en secret, en forçant le pays à accepter le fait accompli.

2. — Quand la paix reviendrait, de former avec les partis et influences démocratiques du continent une organisation internationale s’appuyant sur les partis populaires plutôt que sur les gouvernants.

3. — De réclamer de telles conditions que la paix ne fût pas humiliante pour les vaincus, et ne devint — par des frontières arbitraires — le point de départ d’un antagonisme des nations et d’une guerre future.

C’était signé : J. Ramsay Macdonald, Charles Trevelyan, Norman Angell, E. D. Morel.

Cela restait parlementaire, mais le but était celui auquel faute de mieux, on pouvait se rallier sans compromission.

Je me mis en relation avec eux.

D’autre part, Wedgewood, en réponse à une lettre où je lui exprimais la nécessité de se sentir les coudes, m’écrivit qu’il était absolument de mon avis, mais que lui allait s’enrôler dans un corps franc d’automobiles blindées, se proposant de lutter à corps perdu.

En même temps, il m’envoyait copie de la lettre qu’il adressait à ses électeurs, donnant les raisons pour lesquel-