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EN RACONTANT

aux extrémités du passage, une boîte de trois pieds sur quatre, remplie de terre et sur laquelle brûlaient des nœuds de pin gommeux, éclairant ainsi l’intérieur et donnant une odeur d’encens de résine. Un anneau en fer était rivé à un des pieds de chaque prisonnier et de cet anneau partait une chaîne d’à peu près quatre pieds de long, retenue elle-même par une autre chaîne s’étendant sur toute la longueur de la bâtisse. Des couvertures légères enveloppaient quelques-uns des prisonniers, tandis que les autres les avaient mises de côté avec leurs pieds. À l’extérieur, aux quatre angles de chaque construction, se tenaient les gardiens armés de fusils à deux coups chargés de chevrotines. Aucun prisonnier n’a le droit de se lever sans permission et le silence est de rigueur jusqu’à 4 heures du matin. Permission de parler à partir de 4 heures jusqu’à l’heure du déjeuner, qui est à 6 heures. Après le déjeuner, on les met à la chaîne par groupes de neuf, chaque groupe étant à la charge d’un gardien, et on les conduit ainsi au travail du chemin, où chaque criminel porte sa chaîne à la jambe. Le travail dure sans interruption jusqu’à l’heure du dîner. On leur envoie la nourriture de ce repas, pour lequel on accorde une heure. Après le dîner, on reprend le travail qui se continue jusqu’à 6 heures. On les enchaîne de nouveau, et on les ramène à la geôle ambulante par le train de construction.