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EN RACONTANT

Durant une partie de cette journée, nous rôdâmes au milieu de grandes forêts de pin résineux, et nous pûmes observer les moyens adoptés pour extraire de cet arbre la gomme qui sert à faire la térébenthine, la résine et la poix. On pratique de larges incisions à l’arbre ; la gomme remplit bientôt ces coupures, puis l’avant enlevée au moyen d’un grattoir, on la porte dans une cabane située à quelques pas et l’on en fait de la térébenthine, la résidu formant la résine et la poix, qui sont les principaux articles d’exportation du pays.

Les forêts de pins sont remarquables ; les arbres en sont presque tous de taille uniforme et d’une grande longueur. Les branches ne commencent qu’à peu près 15 pieds de la tête, où elles s’étendent dans toutes les directions ; elles touchent ou peu s’en faut les branches de l’arbre voisin de manière à former un bosquet ombreux. Un espace de 15 à 20 pieds, rarement moins, sépare ces beaux arbres les uns des autres ; et, comme il n’y a point de broussailles à leurs pieds, on pourrait se promener facilement dans cette forêt, avec un carrosse traîné par quatre chevaux l’espace de plusieurs milles, sans les obstacles formés par les troncs pourris gisant sur le sol par-ci, par-là. La terre sablonneuse et naturellement aride, est couverte d’une mousse courte et touffue.

En dehors des forêts de pins, sont les marais,