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EN RACONTANT

parisien ne put s’expliquer la raison de ce nom, vu que cette avenue ne ressemble nullement aux avenues qu’il a vues à Paris ou dans d’autres villes françaises.

Nos chevaux n’allaient pas plus vite que le pas, quoique le sol fût parfaitement planche. La seule montée ou descente à franchir n’avait pas plus de six à huit pieds d’élévation, et m’a fait l’effet d’une crique desséchée.

La route sablonneuse était fatigante. Nous traversâmes un marais couvert de cyprès ; l’eau venait aux moyeux des roues, et les branches, se rejoignant presque, au-dessus de nos têtes, formaient un berceau de verdure. C’est ici que nous vîmes la plante remarquable appelée air plant et qui croît à peu près partout où elle peut se pendre. Elle ressemble aux feuilles de la couronne de l’ananas, ayant un bulbe tendre et une tige sortant du milieu des feuilles et portant de jolies fleurs rouges. Nous vîmes aussi plusieurs troupeaux de bestiaux paissant l’herbe sauvage. L’élevage des bestiaux est une industrie profitable, c’est pourquoi l’on voit des troupeaux de plusieurs centaines de têtes appartenant à différentes personnes et portant chacun une marque particulière. Après avoir étampé ces animaux, on les laisse courir en toute liberté ; mais on les visite de temps en temps. Ces bestiaux sont petits de taille et la graisse ne