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EN RACONTANT

nom de Lefman, faisant ménage de garçons et pour desquels des amis de New-York nous avaient remis des lettres d’introduction. Ces deux jeunes gens étaient autrefois employés à New-York, dans un magasin de nouveautés ; l’établissement ayant failli, il y a cinq ou six ans, ils vinrent tenter fortune eu Floride, où ils achetèrent 160 acres de terre, appelé un établissement (homestead) sur lequel ils construisirent une maisonnette. C’est là qu’ils vivent tous deux, sans aucun domestique, à l’exception d’un homme ou deux qu’ils engagent de temps à autre pour les aider dans les travaux à faire pour fertiliser et préparer le sol de leurs orangeries. L’aîné des frères a le soin des affaires domestiques, tandis que l’autre s’emploie à faire autant d’argent que possible avec la vente du fruit des arbres productifs, et, en faisant le trafic de tout ce qui peut lui rapporter quelques piastres.

Comme Waverly devait nous servir de pied-à-terre pour plusieurs jours, mes amis, amateurs de chasse et de pêche, s’intéresseront à connaître ce que nous avons payé pour le logement et la nourriture. Nous acceptâmes l’offre de notre hôte de nous loger et nourrir, y compris autant d’oranges, de première qualité du pays, qu’il nous prendrait fantaisie de manger, pour $6 la semaine, chacun. Il va sans dire qu’avec nos fusils et notre attirail de pêche, nous ajoutâmes beaucoup à la provision