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EN RACONTANT

n’est pas blessé mortellement, les chiens le suivent jusqu’à ce qu’il tombe épuisé. Les chasseurs, guidés par l’aboiement des chiens, arrivent bientôt et finissent promptement l’animal blessé.

La chasse au raton se fait d’une manière singulière. Aussitôt que les chiens ont flairé une piste fraîche, ils la suivent jusqu’à ce qu’ils atteignent la bête, qui, le plus souvent, monte dans un arbre où elle se tapit avec soin, à l’extrémité de la plus haute branche, tandis que les chiens aboient avec fureur au pied de l’arbre sur lequel ils essaient en vain de grimper. Au moyen du flambeau, on découvre la retraite du raton d’où un coup de fusil le fait dégringoler.

La sarigue se réfugie, elle aussi, quelquefois, dans les arbres ; mais, souvent, quand elle est pourchassée, elle se jette sur le sol où elle fait le mort. On peut alors s’en emparer et la rudoyer sans qu’elle donne aucun signe de vie ; mais, du moment que vous tournez le dos ou que vous êtes hors de portée, elle se sauve à toutes jambes. C’est de cette ruse de la sarigue qu’est venue l’expression employée par les nègres : « faire la sarigue » ; et vous entendez souvent un nègre dire à un autre qui prétend ne pas l’entendre ou ne pas le remarquer : « Cesse tes singeries de sarigue. »

On trouve la bécassine dans les terrains marécageux ; mais les marécages sont si nombreux que