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EN FLORIDE

l’on trouve rarement plusieurs groupes d’oiseaux au même endroit, et l’on peut considérer comme une bonne chasse quinze à vingt pièces de gibier dans une après-midi.

Un jour que nous faisions la chasse aux dindons sauvages, je tombai sur quelques bandes de bécassines et j’en abattis plusieurs. Au retour de cette chasse abondante, mon guide me recommanda de garder un canon de mon fusil chargé de gros plomb, dans la prévision que, en fouillant les broussailles des palmiers, il pourrait faire partir un daim, ou quelque autre animal de grande chasse. Nous n’avions fait qu’une petite distance, lorsque je fis lever une bécassine sur laquelle je tirai, et le bruit de ce coup de fusil fit lever, à 15 arpents de nous à peu près, une vingtaine de busards. Sachant que ces oiseaux se nourrissent de charogne, il me vint à l’idée qu’ils pouvaient bien avoir été dérangés d’un repas qu’ils faisaient à même un daim que nous avions blessé deux jours auparavant. Je me hâtai de me rendre vers l’endroit indiqué par les busards, dans le but de me procurer son bois ; mais quel ne fut pas mon étonnement en apercevant, au lieu d’un daim, un caïman, mort en apparence. Oh, oh ! me dis-je, voici donc ce qui servait au repas des busards… Je m’approchai de manière à pouvoir considérer à mon aise M. le caïman ; mais je ne pus trouver aucune trace laissée par les