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EN FLORIDE

dans son langage, équivalait à : « Toute vapeur dehors », et notre bateau volait jusqu’au nouveau coude à franchir où se répétait la même cérémonie. Une grande partie de la journée fut employée à manœuvrer ainsi, tantôt avec la roue de tribord, tantôt avec celle de bâbord, et quelquefois, les deux roues travaillant l’une contre l’autre. Quoique retardant notre marche, cette navigation nous amusait tout de même par le fait de sa nouveauté.

Les bords plats et marécageux de la rivière étaient couverts d’huîtres. Les rochers sont inconnus en Floride. Lorsque vous apercevez quelque chose qui ressemble à une île, avec l’apparence d’un terrain bas et rocheux, que la marée basse laisse à sec, ce que vous voyez là est tout simplement des bancs ou dépôts d’huîtres.

Le 8 au matin, nous vîmes plusieurs volées de canards plongeurs (nos canards d’automne), de même que des centaines de pluviers aux pattes jaunes (ou chevaliers), des courlis, des huîtriers, et des emberizes orizivores. Cette dernière espèce est l’oiseau chanteur que nous appelons le goglu. Lorsque ces oiseaux, que les Anglais appellent Bobolinks, émigrent vers le Sud, ils y perdent le fin duvet que nous admirons dans notre climat, et prennent une couleur approchant beaucoup celle de nos petits moineaux. Leur nourriture favorite