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propriétés toxiques, qui les rendent redoutables. Il est donc permis de considérer les principes actifs du tabac comme pouvant exercer sur l’organisme des influences salutaires, soit en détruisant en lui le principe morbifique, soit en le privilégiant de l’immunité contre certaines affections épidémiques. Si quelque part on est en même de se rendre bien compte de ces influences, c’est bien dans les manufactures, où s’opère la fabrication du tabac, chez ceux qui le travaillent. L’opinion, qui existe parmi les médecins sur cette question, est bien divergente : les uns ne voient rien de plus dangereux que cette fabrication, les autres rien de plus complètement inoffensif. Entre ces deux opinions extrêmes, où se trouve la vérité ? D’après un document adressé, il y a quelques années, à l’Académie de Médecine, par le ministre d’Agriculture et du Commerce, document qui résume les observations faites par les médecins de diverses manufactures, le tabac ne produirait que rarement des effets sensibles sur les ouvriers qui le préparent : deux ateliers seulement, celui où s’opère la fermentation du tabac à priser, et celui où l’on fait dessécher le tabac à fumer, auraient sur eux une certaine influence. On va même plus loin : on est porté à considérer la fabrication du tabac comme un préservatif ou même comme un remède dans certains cas et même dans certaines maladies graves, la phthisie en particulier.

Dans un rapport fait à ce sujet, M. Mêlier a cherché à résoudre ces différentes questions. Il s’en faut de beaucoup, selon ce savant docteur, que la fabrica-