Page:Grillet - Les ancêtres du violon et du violoncelle, 1901,T1.djvu/130

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pas d’échancrures. Trois ouvertures, en carré long, figurent les ouïes, dont doux sont placées de chaque côté du cordier, et la troisième en travers de la table en dessous des cordes. La manière dont Reinmar tient sa vièle est des plus intéressantes ; appuyée contre l’épaule droite, elle masque le haut de son corps et lui cache le bas du visage. Les deux vièles, plus petites, qui sont dans le haut de la vignette, l’une, sur un écusson, l’autre, avec des sortes d’ailes, ressemblent à celle que joue Reinmar, mais n’ont que trois cordes.

Nous donnons un autre Minnesinger jouant une vièle qui offre les mêmes particularités.

À la fin du xiiie siècle, les Minnesinger disparurent et firent place aux Meistersinger (maîtres chanteurs), qui formèrent des corporations soumises à des règles, tandis que les premiers étaient libres et indépendants. L’enthousiasme lyrique des princes et des chevaliers, qui avait pris naissance au moment des croisades, étant épuisé, les nouvelles associations furent entièrement composées de bourgeois et d’artisans. Presque toutes les villes d’Allemagne eurent des corporations de Meistersinger ; celle de Nuremberg a été une des plus célèbres et a eu, comme chef, Hans Sachs, dont Richard Wagner a fait un des principaux personnages de ses Maîtres Chanteurs.

Indépendamment de ses Minnesinger et de ses Meistersinger, l’Allemagne a possédé un grand nombre d’artistes ambulants désignés sous les noms génériques de Fiedler et Spielleute.

X

À Paris, les joueurs d’instruments donnèrent leur nom à une rue où ils se réunissaient en assez grand nombre. En 1225, on l’appela rue aux Joueurs de vièle, ensuite rue aux Jugléours, puis rue aux Jongleurs :