Page:Grillet - Les ancêtres du violon et du violoncelle, 1901,T1.djvu/170

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sons. Sans application de l’index, elle donne G, sol, , ut (sol), et avec l’application A, la, mi, (la) ; de même, par l’application du médiaire tombant sur la corde non naturellement, mais tourné et tiré au-dessous près de la tête de la rubèbe, on a le son B, fa (si bémol) ; par l’application de ce même doigt non tourné, mais tombant naturellement, la corde rend le son B, mi (si bécarre). Ce qui démontre que, du même doigt, on forme non un seul son, mais deux, savoir : B, fa (si bémol) et B, mi (si bécarre). De même, par l’application du quatrième doigt, on obtient C, sol, fa, ut (ut octave d’ut grave) ; et, par l’application de l’auriculaire, on obtient pour complément D, la, sol, ( octave de grave), et la rubèbe ne peut monter davantage[1]. »

La corde la plus grave donnait donc : et l’autre : .


De sorte qu’avec l’application des doigts la rubèbe avait l’étendue suivante :

On voit, par cet exemple, que la rubèbe n’offrait que de très faibles ressources à l’exécutant, aussi paraît-elle avoir été moins estimée que les autres instruments à archet de son temps, car elle n’est pas au nombre de ceux que devait posséder un bon jongleur, suivant Giraud de Calençon, et ne figure pas non plus dans le fabliau Les deux Bordeors rïbaus ; ce qui semble indiquer qu’elle n’était pas rangée parmi les instruments artistiques et que son rôle était secondaire.

  1. Jérome de Moravie, ouvrage déjà cité, chap. xxviii.