Page:Grillet - Les ancêtres du violon et du violoncelle, 1901,T1.djvu/232

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verts. La touche s’avance assez loin au-dessus de la table, on n’y remarque pas de divisions ou cases pour indiquer l’emplacement des doigts. Le manche, relativement court, se termine par un cheviller ayant la forme d’une lance dont on aurait coupé la pointe.

La ravissante jeune fille qui joue cette viole et qui figure un ange, appuie la table du fond sur son épaule gauche et penche sa tête au-dessus pour la maintenir ; elle tient l’archet délicatement, le tire très droit et incline la baguette du côté du chevalet. Le pouce, le médius, l’annulaire et le petit doigt de sa main gauche pressent les cordes sur la touche ; son index est au-dessous de la poignée, on n’en voit que l’extrémité près du sillet.

Sur un panneau du buffet de l’orgue de l’église Notre-Dame du Grand-Andely (Eure), est représentée une femme, debout, et jouant d’une grande viole à cinq cordes, qu’elle tient appuyée contre elle. Nous donnons cette sculpture du xvie siècle, d’après la photographie qui appartient aux archives de la Commission des Monuments historiques. Cette viole a des échancrures à peu près semblables à celles du violon. Les deux ouïes sont des S. La table du fond devait être percée d’un trou au milieu, permettant d’y passer une agrafe, pour accrocher et maintenir l’instrument, ou bien celui-ci était suspendu à la ceinture, par un fil attaché au bouton du cordier. C’est sans doute ainsi que l’on a joué de la basse de viole et plus tard du violoncelle dans les processions.

V

En Allemagne, il y avait, en outre des « klein Geigen » que nous avons présentées dans le chapitre relatif an rebec et à la gigue, différentes violes, dont le nombre des cordes variait de quatre à douze. Sébastien Virdung, Agricola, Luscinius et Prætorius les décrivent sous les noms de