Page:Grillet - Les ancêtres du violon et du violoncelle, 1901,T1.djvu/242

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Viole, néantmoins son manche et la touche du manche est beaucoup plus large, d’autant qu’elle est couverte de quinze chordes,
lyre-viole à quinze cordes
dont deux en bourdons et son accord

D’après Mersenne (xviie siècle).
dont les six premières ne font que trois rangs, et si l’on veut doubler chaque rang, comme l’on fait sur le Luth, l’on aura ving-deux chordes. L’on met les deux plus grosses hors du manche, comme l’on voit depuis H jusques à K ; et le petit manche H I est adjousté pour les bander. Il n’est pas besoin d’avertir que l’on peut adjouster un second manche semblable au second des Tuorbes, pour y mettre tant de basses que l’on voudra, puisque cela se pratique déjà sur les Violes. Il faut encore remarquer que le chevalet K L est plus long, plus bas, et plus plat que celui des Violes, parce qu’il porte une plus grande multitude de chordes, dont il faut toucher trois ou quatre en mesme temps d’un mesme coup d’archet afin de faire des accords. Or, le son de la lyre est fort languissant et propre pour exciter la dévotion, et pour faire rentrer l’esprit dans soy-mesme, l’on en use pour accompagner la voix et les récits. »