Page:Grillet - Les ancêtres du violon et du violoncelle, 1901,T1.djvu/312

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« Un jour, dit la tradition, épuisé par ses abstinences et haletant de ses combats, le saint demanda à Dieu de lui accorder un instant du bonheur du ciel. Pendant qu’il le priait ainsi, un ange lui apparut, environné d’une grande lumière, lequel tenait une viole de la main gauche et un archet de la main droite ; et François demeurant tout ébloui à l’aspect de cet ange, celui-ci poussa une seule fois l’archet sur la viole et en tira une mélodie si douce qu’elle pénétra l’âme du serviteur de Dieu, le détacha de tout sentiment corporel ; et si l’ange eût retiré l’archet jusqu’en bas, l’âme du saint, entraînée par cette irrésistible douceur, se fût échappée de son corps[1]. »

La poétique viole personnifia donc à la fois, au cours de son existence, la musique terrestre et la musique céleste.


médaillon de marin marais
D’après le Parnasse François de Titon du Tillet.
  1. Kastner. Parémiologie musicale.