Page:Grillet - Les ancêtres du violon et du violoncelle, 1901,T1.djvu/33

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gène. Aucune d’elles n’était la reproduction d’un modèle-type.

Elles portaient bien chacune une dénomination particulière, mais le public, qui appelle encore aujourd’hui la contrebasse à cordes un grand violon, ne les connaissait que sous le nom générique de vièles. De là l’expression : viéler, employée aussi bien pour désigner celui qui jouait de la vièle que celui qui jouait de tout autre instrument à cordes.

Il est à remarquer que la masse du public n’est pas seule à désigner différents instruments de musique par un terme collectif. Les beaux spécimens de la lutherie italienne et française exposés au musée de Cluny sont, pour la plupart, indiqués au catalogue avec des mentions de fantaisie venant de cette habitude que nous signalons.

C’est ainsi que le n° 7004 (Catalogue du Musée des Thermes et de l’hôtel de Cluny, par E. du Sommerard, Paris, 1884, p. 560) est désigné :

« Grande mandoline italienne à long manche, décorée d’incrustations en nacre représentant des oiseaux, des rinceaux et des fleurs ; garnie de vingt clefs, dont douze à la base du manche et huit à l’extrémité. L’instrument complet porte 1m,55 de longueur, dont 1m,05 de manche. Fin du xive siècle. »

Or, cet instrument est un archiluth et non pas une mandoline.

Erreur similaire pour le n° 7006. Le catalogue dit :

« Mandoline incrustée d’ivoire avec manche orné d’arabesques en incrustations, signée par Alexandre Roboam[1]

  1. Il y aussi erreur pour le nom, c’est Voboam et non pas Roboam. Deux luthiers du nom de Voboam (Alexandre et Jean) ont exercé à Paris, à la fin du