Page:Grillet - Les ancêtres du violon et du violoncelle, 1901,T1.djvu/86

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

d’une seule corde, on se trouve donc en présence de vièles, et, si le manche, qui est d’un maniement facile à cause de sa longueur, n’en a pas tout à fait le caractère, s’il n’est pas complètement indépendant de la caisse, c’est que l’artiste a négligé de rendre ce détail auquel il n’attachait sans doute pas grande importance.
vièle à cinq cordes
Portail de l’abbaye de
Saint-Denis (xiie siècle).
Heureusement, il a eu le soin d’indiquer les éclisses, les ouïes et le nombre des chevilles, ce dont on doit lui savoir beaucoup de gré, car les personnages et leurs accessoires sont relativement petits, sur cette sculpture assez simple et peu avancée en art.

La grande vièle ovale, à cinq cordes, jouée par un personnage à longue barbe, qui se voit sur le portail de l’église de l’abbaye de Saint-Denis, du xiie siècle, doit être la reproduction fidèle d’un instrument du temps. Sa table est ornée d’une élégante bordure ; les deux ouïes, allongées, sont plus rapprochées du manche que sur les instruments à archet modernes ; son manche est complètement indépendant de la caisse et tous les accessoires : cordier, chevalet, cordes, etc., sont exécutés avec beaucoup de soin.

Sur le portail occidental de la cathédrale de Chartres, xiie siècle, se trouve une élégante vièle à cinq cordes, de forme allongée qui est aussi une copie fidèle. Le fond de sa caisse est absolument plat ; elle a un cordier, mais pas de chevalet, et un grand trou rond, percé au milieu de la table, figure les ouïes.

Il n’en est pas de même sur celle qui est jouée, comme