Page:Grimarest La Vie de Molière (1705).djvu/142

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Ils se présentent à la première vue, lui répliqua Molière ; mais pourquoi voulez-vous faire briller vos vertus sur le Théâtre? Elles paroissent assez dans le monde, personne ne vous ignore. — Cela est vrai, répondit le Comte ; mais je serois ravi que vous les raprochassiez toutes dans leur point de vue ; on parleroit encore plus de moi. Écoutez, ajouta-t-il, je tranche fort avec N..., mettez-nous ensemble, cela fera une bonne pièce. Quel titre luy donneriez-vous? — Mais je ne pourrais, lui dit Molière, lui en donner d’autre que celui d’Extravagant. — Il seroit excellent, par ma foi, lui repartit le Comte, car le pauvre homme n’extravague pas mal. Faites cela, je vous en prie ; je vous verrai souvent pour suivre votre travail. A Dieu, Monsieur de Molière, songez à notre pièce, il me tarde qu’elle ne paroisse.» La fatuité de ce Courtisan mit Molière de mauvaise humeur, au lieu de le réjouir ; et il ne perdit pas l’idée de le mettre bien sérieuse-